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Un collectif d'ONG sahéliennes et ouest-africaines dénonce l'approche essentiellement sécuritaire des autorités maliennes, burkinabè et nigériennes qui met à mal la sécurité des civils, dans un rapport rendu public jeudi.
La Coalition citoyenne pour le Sahel, alliance informelle de plusieurs dizaines d'organisations de la société civile, dresse un constat sévère de la stratégie "du tout-militaire" des pouvoirs en place, qu'elle déplorait déjà il y a deux ans à sa création.
"La poursuite de stratégies essentiellement sécuritaires ne parvient pas à mieux protéger les populations civiles, qui continuent de perdre leur vie, leur maison, leurs moyens de subsistance, leur école", dit-elle.
"La spirale de la violence contribue à miner davantage la confiance des populations dans l'Etat et la fragile cohésion sociale de pays dont la vulnérabilité est accentuée par les dérèglements climatiques et l'envolée du cours mondial des céréales suite à la guerre en Ukraine", ajoute-t-elle.
Le rapport note que le nombre de civils tués dans des attaques attribuées à des groupes armés extrémistes a quasiment doublé depuis 2020 au Mali, Burkina Faso et Niger, malgré l'intensification des opérations militaires par les autorités.
Chaque jour, huit civils ont été tués en moyenne entre avril 2021 et mars 2022. Si les décès de civils attribués à des éléments des forces de sécurité ont chuté de 71% en 2021, ils sont repartis "dramatiquement" à la hausse début 2022, selon le rapport.
Les ONG notent également que l'impunité pour les violations graves perpétrées par les forces de sécurité continue de prévaloir, minant la confiance des populations dans leurs institutions.
Elles mettent l'accent sur l'urgence humanitaire. Alors que le nombre de personnes réfugiées et déplacées a augmenté de 35% entre 2020 et 2022 et que près de 10 millions de personnes sont menacées de crise alimentaire, les besoins humanitaires pour le Burkina Faso, le Niger et le Mali n'étaient financés qu'à 43% fin 2021 contre 31% fin 2020.
"Les décideurs, qui continuent de privilégier l'instrument militaire, considèrent à présent qu'il est complémentaire d'un traitement politique de la crise qui passe par des tentatives de dialogue, y compris avec les groupes armés les plus extrémistes", s'est néanmoins félicitée Niagalé Bagayoko, présidente de l'African Security Sector Network (ASSN).
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