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Soudan : aide financière de 1,5 milliard de dollars de la France

Le Premier ministre soudanais Abdalla Hamdok   -  
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Soudan

La France s'est engagée lundi à aider le Soudan à alléger le fardeau de sa dette en lui prêtant 1,5 milliard de dollars pour lui permettre de réintégrer les circuits financiers internationaux et attirer des investisseurs, en amont d'une conférence internationale des bailleurs à Paris.

Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire en a fait l'annonce : Paris va prêter 1,5 milliard de dollars au Soudan, sous la forme d'un prêt-relais, pour lui permettre de couvrir ses arriérés vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI). Le président Emmanuel Macron confirmera cet engagement financier de la France lors de la "Conférence internationale d'appui à la transition soudanaise" qui se tient dans la capitale française, à la veille d'un sommet sur la relance de l'économie en Afrique.

Le président français en avait fait la promesse au Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok lors de sa visite en France en septembre 2019, six mois après la révolution qui avait chassé du pouvoir Omar el-Bachir et mis fin à 30 ans d'un règne sans partage.

"Bonne décision, au bon moment. C'est au Soudan maintenant et à la communauté internationale de montrer que le nouveau Soudan est une opportunité pour les investisseurs et non plus un cas désespéré. L'ONU est prête à apporter son soutien", a tweeté Volker Perthes, l'envoyé spécial pour le Soudan.

"La France a été un des premiers pays à se mobiliser et à soutenir l'expérience de la transition soudanaise" qu'elle considère "comme un exemple de transition démocratique en Afrique", a expliqué à l'AFP une source proche de l'Elysée. "L'enjeu de ce sommet, ce sera de réunir la communauté internationale autour du Soudan et d'amorcer le traitement de la dette multilatérale du Soudan", a-t-on ajouté de même source.

Dette extérieure

Ce pays riche en ressources pétrolières et minières croule sous une dette extérieure de 60 milliards de dollars (plus de 49 milliards d'euros). La pandémie de Covid-19 a frappé une économie en récession depuis trois ans, à l'inflation galopante et qui souffre de pénuries graves de biens de première nécessité.

Économiste chevronné, Abdallah Hamdok a déjà apuré la dette avec la Banque mondiale grâce à une aide de 1,15 milliard des Etats-Unis, qui ont retiré en décembre le Soudan de la liste des Etats finançant le terrorisme, mettant ainsi fin aux sanctions économiques qui le maintenait au ban de la communauté internationale. Et Khartoum a annoncé début mai avoir obtenu un prêt de 425 millions de dollars financé par la Suède, le Royaume-Uni et l'Irlande pour solder ses arriérés auprès de la Banque africaine de développement (BAD).

Investissements étrangers

Reste le sujet de la dette bilatérale. Une séance de travail est prévue pour "avancer vers la remise de dette du Soudan" auprès du Club de Paris, son plus important créancier à hauteur de 38%. La restructuration de la dette, en rétablissant la confiance, pourrait ouvrir la voie à des investissements étrangers.

"Nous sommes très impressionnés par ce que vous avez fait", a déclaré le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, qui a promis la visite d'une délégation de patrons français dans les 12 à 18 mois à venir, en ouvrant lundi matin le Forum des affaires France-Soudan organisé par l'organisation patronale française.

Parmi les secteurs stratégiques susceptibles d'attirer les investisseurs, il a cité les infrastructures, l’agriculture, l'énergie, les minéraux ou encore les communications. "Nous nous occupons de la dette. Vous pouvez investir dans ce pays. Il n'y a pas de raison de ne pas investir au Soudan maintenant", a conclu Bruno Le Maire.

Reconstruction économique

Le sujet de la reconstruction économique du Soudan, qui a signé en janvier un accord de normalisation avec Israël, risque cependant d'être éclipsé par le conflit israélo-palestinien, au menu d'un entretien entre Emmanuel Macron et le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi.

La France soutiendra "la médiation égyptienne en cours" qui inclut également la Jordanie et l'Allemagne, afin de "faire cesser la spirale de la violence", a précisé l'Elysée à l'AFP.

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