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France : ouverture du procès d'un militant anti-négrophobie

Lollia stands accused of covering in graffiti a statue that honours Jean-Baptiste Colbert, a 17th century royal minister who wrote rules governing slaves in France's overseas   -  
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Esclavage

Franco Lollia devant les juges. Le procès du militant du mouvement appelé Brigade anti-négrophobie poursuivi pour avoir recouvert de graffitis une statue de Jean –Baptiste Colbert, ministre du roi Louis XVI dans les années 1600, auteur des règles régissant l’esclavage dans les colonies d’Outre-mer, s'est ouvert lundi à Paris.

"Les discriminations raciales, notamment à l'encontre des personnes noires - même s'il existe des discriminations raciales à l'encontre d'autres personnes - celles concernant la négrophobie, viennent du passé colonial et (Jean-Baptiste) Colbert est une figure majeure de ce passé colonial, ce passé où les personnes noires n'étaient pas reconnues comme des êtres humains.’’, explique Franco Lollia, un militant d'un groupe appelé la Brigade anti-négrophobie.

Pour l’accusé donc, Colbert est une figure du passé colonial. Le Guadeloupéen appelle la France à reconnaître son passé tout en justifiant le sens de l’acte posé par son mouvement le 20 juin de l’année dernière dans le cadre d’une campagne mondiale contre les monuments des personnages liés à l’esclavage ou au colonialisme.

"Le système lui-même est négrophobe à partir du moment où il ne remet pas en cause l'histoire. La France est capable de guérir de sa négrophobie et de son racisme d'État en général, mais l'État français doit apprendre à affronter son histoire, et pas seulement (la) partie de l'histoire (qui) lui plaît. Par exemple, la statue de Colbert a été sculptée à la gloire de la suprématie blanche. Ce que nous avons fait, et les gens ne l'ont pas compris, c'est que nous avons écouté M. (le président Emmanuel) Macron qui disait que la France faisait face à toute son histoire. Nous avons voulu l'aider à aller jusqu'au bout parce qu'il y avait des réticents au sein de son propre gouvernement.", souligne l’accusé.

Colbert a également rédigé le Code Noir, promulgué deux ans après sa mort, qui réglementait la vie, la mort, l'achat, la religion et le traitement des esclaves par leurs maîtres.