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Sénégal : arrestation de l'opposant Ousmane Sonko

Le leader de l'opposition sénégalaise Ousmane Sonko salue ses partisans à Dakar, au Sénégal, le 3 mars 2021.   -  
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Sénégal

Alors qu’il se rendait au Palais de justice pour répondre à une convocation du juge d’instruction pour des accusations de viols, Ousmane Sonko a été arrêté mercredi, à Dakar, pour "trouble à l’ordre public et participation à une manifestation non autorisée".

Des affrontements ont éclaté entre les forces de l’ordre et ses partisans amassés le long de son parcours. Un de ses avocats, Djiby Diagne dénonce un plan planifié d’avance. "La technique est très simple. A partir du moment où la convocation du juge d'instruction n'a pas pu permettre à ce qu'il se présente, il y a alors un problème. La solution à leur niveau consistait de lui coller une infraction de trouble à l'ordre public. Et là on le prend, il va à la section de recherches, on l'entend et on le met en garde à vue. Il est déféré et là il est complètement écarté de cette foule qui l'accompagne. iI va être donc déposé et de là on l'amènera devant le juge d'instruction. C'est la seule technique qu'ils ont utilisé."

Ousmane Sonko a été conduit à la section de recherches alors qu'une foule jeune et tapageuse s'est massée autour de son domicile pour lui manifester son soutien. "Nous sommes là pour le président Ousmane Sonko. Si on le touche, nous riposterons", dit un partisan.

La procession suivie par plusieurs centaines de supporteurs et escortée par les forces de l'ordre a ensuite progressé dans un vacarme de klaxons et de chants traditionnels à la gloire du député. Elle a été arrêtée à plusieurs reprises par des tirs de lacrymogènes destinés à disloquer la foule, et par des querelles avec les forces de l'ordre.

Ousmane Sonko, 46 ans, est visé depuis début février par la plainte pour viols et menaces de mort déposée contre lui par une employée d'un salon de beauté dans lequel il allait se faire masser pour, dit-il, soulager ses maux de dos.

Immunité parlementaire

Le député et leader du parti Pastef Les Patriotes n'est plus protégé par son immunité parlementaire, le verdict de l'Assemblée nationale sénégalaise est tombé le 26 février. L’opposant arrivé troisième à la présidentielle de 2019 dénonce une manœuvre du pouvoir à l’approche de la présidentielle de 2024.

L'affaire a suscité des comparaisons avec les ennuis de Karim Wade, fils et ancien ministre de l'ex-président Abdoulaye Wade, et de Khalifa Sall, maire déchu de Dakar, tous deux frappés par des condamnations pour des malversations financières et empêchés de se présenter à la présidentielle de 2019.

Le président Macky Sall, 59 ans, élu en 2012 et réélu en 2019, maintient le flou sur l'éventualité d'une candidature à un troisième mandat, malgré la limite de deux, instaurée après une révision constitutionnelle approuvée en 2016. Interrogé récemment sur les accusations de coup monté de sa part, le chef de l'Etat avait répondu : "J'ai suffisamment de choses à faire (pour ne pas) comploter pour des choses aussi basses".

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