République démocratique du Congo
Revendiquant la victoire à la présidentielle du 30 décembre, le leader de l’opposition en RDC entend se confier au Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour que l’institution fasse manifester la « vérité des urnes ». Pari quasiment difficile à gagner.
Martin Fayulu, entrera-t-il dans l’histoire politique de la RDC comme adepte invétéré de la vérité des urnes ? Oui, vu l’opiniâtreté affichée par le leader de la coalition « Lamuka » (réveille-toi en lingala.) pour que la vérité soit dite à propos de la présidentielle du 30 décembre.
Une présidentielle qu’il aura perdu avec 34 % des voix au profit de l’actuel chef de l‘État congolais Félix Tshisekedi (38 % des suffrages), d’après la commission électorale (CENI) et la Cour constitutionnelle.
Insatisfait de la décision des deux institutions, Fayulu se confie désormais aux institutions internationales. D’abord la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples où il a récemment déposé sa requête dans laquelle il revendique 60 % des suffrages. Quitte à se considérer comme président « légitime » de la géante RDC.
Si la réponse de l’institution de l’Union africaine tarde à tomber, le président-fondateur du parti Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECIDE) entend monter un peu plus haut avec ses doléances : il promet de se confier au Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
Fayulu obtiendra-t-il gain de cause ?
« Les avocats ont déposé une requête à la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. J’irai à Genève, on va continuer avec le Conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unies. Il y a aura beaucoup de recours, il y aura beaucoup de dossiers de justice », a prévenu Martin Fayulu, lors d’une conférence de presse animée samedi à Genève en Suisse.
Martin fayulu arrête de te rabaisser jusqu’à ce point svp retrouve tes valeurs politiques d’avant. pic.twitter.com/Pk3VD66Xdf
— eric kaking (@kaking_eric) 10 mars 2019
Et pour quels résultats ? Là, est la grande question, lorsqu’on sait qu’une bonne partie de la communauté internationale après moult critiques virulentes sur le processus électoral, a fini par reconnaître le nouveau régime.
L’autre question, la plus essentielle d’ailleurs est celle de savoir de quel pouvoir contraignant disposent ces organismes internationaux pour faire plier une RDC « jalouse » de sa souveraineté.
À plus forte raison, de nombreux partis membres de Lamuka dont Ensemble pour le changement de Moïse Katumbi estiment que la page de la vérité des urnes devrait être tournée pour regarder vers d’autres horizons.
Dès lors, si la vérité s’appelle Dieu, comme disait Seydou Badian, l‘épiphanie de la vérité des urnes pour la présidentielle du 30 décembre en RDC semble pour l’instant à mille lieues de l’ancien cadre de la multinationale pétrolière et gazière américaine ExxonMobil.
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