Nigéria
Le groupe séparatiste qui réclame l’indépendance du Biafra, région dans le sud-est du Nigeria, a crée la surprise en levant vendredi sa menace de boycott de l‘élection générale prévue samedi.
“Notre chef suprême Mazi Nnamdi Kanu a suspendu l’appel au boycott des élections dans le Biafra”, a déclaré vendredi le porte-parole du Mouvement autochtone des peuples du Biafra (IPOB) dans un communiqué.
L’IPOB défend l’indépendance du peuple Igbo, qui représente la majorité de la population dans cette région du sud-est du pays.
Rejetant le pouvoir central d’Abuja, l’IPOB avait appelé ses supporters à ne pas se rendre aux urnes pour élire leur président ainsi que leurs députés.
Dans un premier Tweet publié jeudi soir sur son compte personnel, le chef du mouvement Nnamdi Kanu, avait écrit que les “conditions ont été remplies, signées et livrées”, sans donner plus de précisions sur les conditions auxquelles il fait référence.
“Notre leader a toujours établi que si nos conditions n‘étaient pas remplies, nous appellerions au boycott”, peut-on lire dans le communiqué. “Mais comme elles ont été remplies, notre chef a pu lever le boycott avec triomphalisme”.
Le frère de Nnamdi Kanu, Prince Kanu, a affirmé à l’AFP que des détails sur les “conditions” et “les détails de la lettre”, seraient révélés “bientôt”.
Les Biafrais “laissés pour compte” sur la scène politique
Le leader n’a fait aucune déclaration sur le candidat de son choix. Le président Muhammadu Buhari, qui se présente pour un second mandat, et qui a déjà dirigé le Nigeria en 1983 pendant les dictatures militaire, a longtemps été l’ennemi numéro un du mouvement indépendantiste.
Âgé d’une quarantaine d’années, Kanu a été arrêté fin 2015, peu de temps après l‘élection de l’ancien général Haoussa, après avoir appelé à la création de l‘État du Biafra.
Son arrestation et sa détention ont déclenché d’importantes manifestations et provoqué des affrontements avec les services de sécurité. Il a finalement été libéré sous caution.
Il a ensuite disparu et s’est rendu en Israël puis en Angleterre. À Aba, la capitale de l‘État d’Abia, la situation était calme malgré une très forte présence policière et militaire. Mardi, des centaines de supporters pro-biafra avaient défilé dans les rues rejetant le scrutin de samedi.
>>> LIRE AUSSI : Nigeria : Nnamdi Kanu introuvable à la veille de son procès Le candidat de l’opposition, Atiku Abubakar, pour le Parti Populaire Démocratique a choisi Peter Obi, ancien gouverneur de l‘État d’Anambra, igbo, pour le seconder.
Le peuple igbo s’est toujours senti laissé pour compte sur la scène politique nigériane, et n’a eu qu’un seul représentant au pouvoir, à travers la figure d’Alex Ekwueme, vice-président déchu en 1983, par un coup d‘État mené par le général Buhari.
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