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Élections en RDC : comment la société civile a manipulé son « baromètre »

Élections en RDC : comment la société civile a manipulé son « baromètre »

République démocratique du Congo

Si elles n’ambitionnent pas de faire élire leurs membres, des organisations de la société civile (OSC) de RDC ne sont pas pour autant à l’index des élections. Principale tâche : le monitoring du processus électoral.

Filimbi, Lutte pour le changement (LUCHA), les Congolais débout, Agir pour des élections transparentes et apaisées (AETA) et l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ). C’est ce qu’on appelle dans le domaine musical, un quintette, c’est-à-dire un orchestre de jazz de cinq musiciens.

Ce quintette des OSC de RDC joue sa partition lors des élections générales (présidentielle, législatives provinciales et législatives nationales) du 23 décembre. Et à l’instar des candidats qui circulent dans tout le pays pour dévoiler leurs programmes de gouvernement une fois élus, les membres de « Élections en RDC » parcourent eux aussi la RDC pour exécuter leur programme intitulé « Baromètre », validé à l’issue d’une réunion organisée le 14 août dernier.

Ce Baromètre leur permet de suivre et/ou d‘évaluer l’exécution du chronogramme électoral. Si la plateforme se satisfait de la publication du calendrier électoral (après les reports de 2016 et 2017) et du retrait de Joseph Kabila, huit points de son agenda semblent encore entiers.

Avant, pendant et après les votes, la coalition veille sur le caractère transparent des joutes. Le monitoring consiste à démontrer en quoi des innovations comme la machine à voter tant décriée par des Congolais et l’actuel fichier électoral contenant plus de 10 millions de personnes sans empreintes digitales garantiront la transparence des élections.

« Balayer les médiocres »

Mais, l‘élection a beau être transparente et apaisée, le plus important, c’est que le peuple élise des dirigeants capables de répondre à leurs aspirations. À peine la campagne électorale venait-elle de commencer que la LUCHA lançait en fin novembre la campagne « Balayer les médiocres ».

« La campagne est là pour conscientiser notre peuple sur la nécessité d’arracher notre liberté longtemps prise en otage par la prédation du système Kabila », écrivait le mouvement citoyen sur sa page Twitter.

Causerie-débats avec les populations dans les quartiers ou les marchés, initiation des débats entre candidats et électeurs, …. Autant d’initiatives menées pendant la campagne par la LUCHA. Un seul objectif visé : aider les populations à voter en connaissance de cause. Mieux encore « Balayer les médiocres ».

Notre campagne #BalayerLesMédiocres se poursuit aux quatre coins du Congo. Ici à Tshilenge dans le grand Kasai, les habitants comprennent et s’engagent à se lever dimanche 23 décembre pour voter et résister jusqu’à la victoire du peuple sur le régime sanguinaire de Kabila. pic.twitter.com/xb5VHqFqDi

— LUCHA ??? (@luchaRDC) 18 décembre 2018

Et les médiocres ne se trouvent pas seulement au sein du pouvoir. Y compris dans les rangs de l’opposition. « Ne remplaçons pas les dirigeants médiocres par les prétendants médiocres », lit-on dans un autre tweet de la campagne.

Une campagne qui leur a déjà valu des interpellations de la police. Le 17 décembre, par exemple, six membres de la LUCHA ont été arrêtés à Kinshasa avant d‘être libérés le lendemain.

Mais quel peut être l’impact des actions de la société civile sur le processus électoral en cours en RDC si comme le souligne le Baromètre, près de 80 % des engagements de la classe politique ne sont pas traduits dans les faits ? Rien ne permet de se faire une idée exacte.

La société civile de RDC peut toutefois se féliciter d’avoir fait le monitoring de ces élections. Des élections obtenues au prix de multiples plaidoyers et sacrifices après deux reports (2016 et 2017).

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