République démocratique du Congo
Le mouvement « citoyen » Lutte pour le changement (LUCHA) entend organiser de nouvelles marches ce vendredi 28 septembre. Objectif affiché : dénoncer les violences observées ces derniers temps à Beni. Reste à savoir s’il n’y aura pas de heurts avec la force publique.
Une journée de vendredi qui s’annonce fort mouvementée à Beni dans la province du Nord-Kivu à l’est de la RDC. Et pour cause les manifestations qu’entend organiser le mouvement Lutte pour le changement (LUCHA).
« Nous manifestons ce vendredi pour dénoncer les massacres sans fins à Beni », peut-on lire sur la page Twitter de la LUCHA. Laquelle affirme avoir déjà mobilisé ses membres. « Aujourd’hui nous avons passé la journée et la soirée à mobiliser et sensibiliser la population. Rejoignez-nous ! Trop, c’est trop ! » , poursuit le mouvement.
#Goma: nous manifesterons ce vendredi matin pour dénoncer les massacres sans fin à #Beni. Aujourd’hui nous avons passé la journée et la soirée à mobiliser/sensibiliser la population. Rejoignez-nous ! Trop c’est trop ! #TukoWatu #tozaliPeBatu pic.twitter.com/573EDtu7RB
— LUCHA (@luchaRDC) 27 septembre 2018
Un message qui laisse transparaître ostensiblement le courroux qui sommeille dans le ventre de ces jeunes s’agissant de la situation sécuritaire de leur ville. Au moins 18 personnes ont été tuées le week-end dernier à Beni dans une attaque attribuée par l’armée au « terrorisme » du groupe Allied Democratic Forces (ADF) d’origine ougandaise.
Et lundi, une autre attaque des ADF a fait un mort et 17 personnes enlevées. Traumatisés par des attaques récurrentes, accablés par la tristesse pour avoir perdu les leurs et et hantés par un autre assaut, des ONG ont pointé du doigt « l’incompétence » des forces armées congolaises et de la MONUSCO. Elles ont même appelé les autorités locales à démissionner.
Quelle sera la réaction de la force publique ?
Mais, il est fort probablement que les manifestations de ce jour dégénèrent, car d’habitude, des manifestations d’ONG se terminent par des arrestations.
Ce qui souvent provoque des heurts avec des éléments de la force publique. Et très souvent, on enregistre des blessés, et même des morts. C’est dans cette atmosphère de quasi surchauffe permanente que sévissent des groupes armés dont les ADF.
Opposés au président ougandais Yoweri Museveni, les ADF sont présents dans l’est de la RDC depuis plus de vingt ans. N’ayant pas l’habitude de revendiquer leurs actions les ADF sont accusés d’avoir déjà des centaines de Congolais.
Le groupe a aussi été pointé du doigt dans la mort en décembre dernier de 15 Casques bleus tanzaniens près de la rivière de Semuliki non loin de Beni.
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