Vatican : après François, quel pape pour l’Église catholique ?

Rome. Le décès du pape François ouvre une nouvelle page de l’histoire de l’Église catholique. Et déjà, une question s’impose : qui lui succédera sur le trône de Saint-Pierre ?

Le processus de succession, appelé conclave, se déroulera comme le veut la tradition à huis clos dans la chapelle Sixtine, au cœur de la Cité du Vatican. Le doyen du Collège des cardinaux disposera de 15 à 20 jours pour convoquer les cardinaux électeurs à Rome. L’un d’eux devra obtenir une majorité des deux tiers pour être élu pape.

Plusieurs « papabili » en lice

À quelques semaines de ce scrutin historique, les regards se tournent vers plusieurs figures influentes du Collège cardinalice. Portraits des principaux prétendants.

Peter Turkson, 76 ans, Ghana

Originaire du Ghana, Peter Turkson pourrait entrer dans l’histoire comme le premier pape noir. Engagé sur les questions de justice sociale et de crise climatique, il incarne une voix africaine forte au sein de l’Église. Toutefois, il reste attaché à une ligne doctrinale conservatrice, notamment sur le mariage homosexuel.

Pietro Parolin, 70 ans, Italie

Considéré comme l’un des favoris, Pietro Parolin, actuel secrétaire d’État du Vatican, est un homme de l’appareil. Réputé pour son sens du consensus, il fut un proche collaborateur de François et jouit d’un large respect au sein de la Curie romaine.

Matteo Zuppi, 69 ans, Italie

Autre Italien en vue, Matteo Zuppi se distingue par un profil plus progressiste. Fort de son expérience diplomatique, il est depuis deux ans l’émissaire du Vatican pour la paix en Ukraine. Un rôle qui lui confère une stature internationale croissante.

Pierbattista Pizzaballa, 60 ans, Italie

Patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa est une figure stratégique dans les rapports entre Rome et le Moyen-Orient. Son positionnement au cœur du conflit israélo-palestinien fait de lui une voix d’autorité dans une région cruciale pour l’avenir de l’Église.

Péter Erdő, 72 ans, Hongrie

Si l’Église devait opter pour un retour aux fondamentaux, Péter Erdő incarne cette voie. Théologien rigoureux, ce cardinal hongrois est proche des milieux conservateurs européens et soutenu par le Premier ministre Viktor Orbán.

Robert Sarah, 79 ans, Guinée

Enfin, une candidature surprise pourrait émerger avec Robert Sarah. À 79 ans, ce cardinal guinéen prône une vision très traditionnelle de l’Église. Défenseur du célibat sacerdotal, il s’est opposé avec force à ce qu’il qualifie d’idéologie du genre.

Une élection à huis clos, sous le regard du monde

Le conclave n’a pas de durée définie. Lors de la précédente élection, en 2013, François avait été désigné après cinq tours de scrutin en deux jours. Comme le veut la tradition, l’annonce officielle de l’élection interviendra lorsque la fumée blanche s’échappera de la cheminée de la chapelle Sixtine.