Kenya
Une Afrique sans rhinocéros est inimaginable pour de nombreux conservateurs.
Au Kenya, la population de ces mammifères a augmenté, passant de 380 individus en 1986 à 1 000 aujourd'hui, grâce à la création de sanctuaires de protection. Cependant, malgré ce progrès, la menace reste constante, et la lutte pour leur préservation continue.
Philip Muruthi, vice-président chargé de la conservation des espèces à l'African Wildlife Foundation propose diverses stratégies pour protéger les rhinocéros, entre autres des campagnes visant à réduire la demande de cornes, l'utilisation de technologies modernes, et la promotion de l'importance écologique de ces animaux auprès des communautés locales : d'un point de vue économique, les rhinocéros sont parmi les plus grands attraits touristiques et font partie des Big Five. Il existe aussi des raisons sociales et culturelles qui rendent essentiel leur maintien. Pouvez-vous imaginer une Afrique sans rhinocéros ? Une Afrique où nous devrions dire à nos enfants : « Autrefois, nous avions ce grand animal, voici sa photo ». Quelle honte ce serait ! Notre génération doit se demander pourquoi nous avons laissé disparaître ces rhinocéros, empruntés aux générations futures.
Dans ce musée au Kenya, l'urgence d'agir pour protéger ce qui reste de ces créatures emblématiques a poussé a taxidermisé et préservé le corps de Sudan, le dernier mâle rhinocéros blanc du Nord, l'une des sous-espèces du rhinocéros blanc.
Nous espérons que le rhinocéros blanc du Nord, qui se trouve derrière nous, pourra vivre encore un ou deux siècles. Cela lui permettra de transmettre son histoire aux générations à venir, ce qui est crucial pour que notre héritage perdure. Il est important que la prochaine génération puisse évaluer les actions que nous entreprenons aujourd'hui pour préserver ce patrimoine, explique Bernard Agwanda, chercheur.
Sudan était le dernier rhinocéros blanc du Nord à être né à l'état sauvage, dans le pays qui porte son nom. Transféré au Kenya en 2009, il a été euthanasié en 2018 à l'âge de 45 ans en raison de complications liées à l'âge. Sudan représentait un symbole d'espoir dans la lutte contre le braconnage. La sous-espèce du rhinocéros blanc du Nord est désormais techniquement éteinte, car il ne reste plus que deux femelles au monde.
Sauver l'espèce en voie de disparition
Les scientifiques espèrent maintenant préserver la sous-espèce de rhinocéros blanc du Nord en utilisant du sperme stocké provenant de Sudan et d'autres rhinocéros morts, ainsi qu'en perfectionnant les techniques de fécondation in vitro. Au début de l'année, des chercheurs ont annoncé qu'un rhinocéros blanc du Sud, moins menacé, avait été fécondé par transfert d'embryon, ce qui constitue la première utilisation réussie de cette méthode. Les chercheurs ont créé un embryon en laboratoire à partir d'un ovule et de sperme prélevés sur des rhinocéros et l'ont transféré dans une mère porteuse rhinocéros blanc du Sud à l'Ol-Pejeta Conservancy au Kenya.
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