Comores
Des Comoriens en situation irrégulière à Mayotte, sont menacés d’expulsion par le gouvernement de l’île française. Réunis pour la prière du vendredi, certains d’entre eux ont été empêchés d’organiser une manifestation en lien avec l’opération alors que l'archipel d'Afrique de l'Est a prévenu vendredi qu'il n'accepterait pas les migrants expulsés.
Lancée par les autorités de Mayotte, l’opération Wuambushu qui signifie « reprise » en mahorais vise à renvoyer vers l’île comorienne d’Anjouan, près de 10 000 personnes installées dans des bidonvilles.
"Je suis très indigné par la réaction de nos autorités. Parce que on nous interdit de manifester sur l'opération Wuambushu, une opération planifiée par la France, la puissance coloniale pour faire sortir nos frères, nos sœurs de leur propre terre. Il y a des gens qui voudraient manifester leur mécontentement, les autorités l'interdisent. Je me demande réellement si nos autorités sont là pour nous, si elles sont là pour faire revenir l'île comorienne de Mayotte.", a déclaré Mohamed Moindjie, citoye.
L’opération pourrait commencer ce weekend à Mayotte où près d’un millier de gendarmes et policiers ont été mobilisés. Validée par le président français Emmanuel Macron en conseil de défense, elle devrait durer au moins deux mois.
"Cette opération est manifestement en contradiction avec l'esprit et la lettre de la Convention qui unit nos deux gouvernements depuis juillet 2019. En conséquence, le gouvernement comorien n'entend pas accueillir les expulsés de Mayotte. L'esprit et la lettre, c'est de fixer, c'est de fixer de part et d'autre. Donc de répondre aux questions qui se posent par rapport aux territoires que nous gouvernons ensemble.", a expliqué Houmed Msaidie, porte-parole du gouvernement.
A Mayotte, 170 soignants ont signé une tribune dans laquelle ils manifestent leur inquiétude par rapport aux effets de la destruction de ces bidonvilles sur l’île où l’accès à l’eau est déjà compliqué.
On estime qu'environ la moitié des quelque 350 000 habitants de Mayotte sont des étrangers, dont la plupart sont des Comoriens.
Vendredi, le ministre français de l'intérieur, Gérald Darmanin, a confirmé que l'opération aurait bien lieu, mais n'a pas voulu donner de date pour son début.
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