Ghana
Avec une inflation record de plus de 50%, l'effondrement du cours de la monnaie locale, des prix à la pompe qui ont doublé, et une dette dont le remboursement engloutit la moitié des revenus de l'Etat, le Ghana est aux prises avec une grave crise économique. Sa pire, depuis des décennies.
Patience Tesonkeh, mère célibataire doit faire des choix parfois douloureux pour gérer son budget serré :"je suis allée au marché aujourd'hui, pour faire les courses de la semaine, et j'ai retiré l'équivalent de 20 dollars en pensant que cela suffirait. J'ai pu prendre quelques articles, mais je n'ai pas pu faire les courses que je souhaitais. Et je n'ai même rien apporté à mon bébé parce qu'il me restait trop peu d'argent pour payer les courses de mon bébé."
Le Ghana a signé mardi un accord de sauvetage de 3 milliards de dollars avec le Fonds monétaire international, dans le but de consolider les finances publiques.
Mais pour Daniel Anim Amarteye, économiste, la stabilité économique est encore bien loin : "L'accord du FMI (Fonds monétaire international, ndlr), a, pour moi, deux aspects. D'une part, il apporte la stabilité macroéconomique, qui va permettre aux entreprises de mieux se projeter, et aux individus de vivre selon leurs moyens, car les mécanismes économiques de base seront très ancrés et solides. L'aspect négatif est lié aux restrictions : l'incapacité du gouvernement à employer plus de personnes, ou consacrer des fonds aux actions sociales qui sont essentielles à la population."
Comme d'autres petites entreprises au Ghana, ces jours-ci, l'Usine de packaging de Nakobs subit les effets de cette crise. Le propriétaire des lieux, Daniel Tekyi est en difficulté :"nous avions prévu de fermer notre usine parce que nous ne faisions aucun profit, nous dépensons plus d'argent pour la production. Mais après réflexion, nous nous sommes dit que si nous mettions la clé sous la porte, et que nous licenciions nos travailleurs, comment pourraient-ils aussi survivre ? Donc pour l'instant, nous produisons à perte."
Le président Akufo-Addo dit avoir investi dans des programmes sociaux pour aider les Ghanéens. Pour son parti, le New Patriotic Party, cette crise est due au covid et à la guerre en Ukraine.
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