Algérie
L'Algérie a introduit l'anglais à l'école primaire pour sa rentrée scolaire suite à une décision présidentielle annoncée le 19 juin. Les enfants, qui ont fait leur rentrée des classes le 21 septembre, démarrent désormais l'apprentissage de la langue de Shakespeare dès la 3ème année de primaire, comme c'est déjà le cas pour le français. Jusqu'à présent, ils ne la commençaient qu'au collège.
La mesure est appréciée par ceux qui veulent se détacher du Français, langue de l'ancien pays colonisateur. "C'est un premier pas pour nous éloigner de la langue française, qui se caractérise par des complications administratives et n'a rien apporté, témoigne Hacene, père d'une écolier en primaire à Alger, Les Français aisés commencent à enseigner l'anglais à leurs enfants, donc personne ne peut nous tromper. Si un Français, enseignait l'anglais à son enfant, je devrais aussi avoir le choix de changer la langue que j'enseigne à mon fils. Je veux abandonner la langue du colonisateur et adopter la langue utilisée dans le monde".
D'autres ont salué la mesure mais se sont inquiétés des risques de sa mise en place hâtive. En deux mois, environ 5,000 enseignants contractuels ont été recrutés et ont reçu une formation express dans un pays qui compterait près d’un million d’enfants en troisième année de cycle primaire et 20 000 écoles. Les candidats auraient été sélectionnés sur la base d'une détention d’une licence de langue anglaise ou de traduction. Afin de combler leur potentiel manque d'expérience, les nouveaux enseignants auraient aussi suivi une formation de 60 heures dispensée par des inspecteurs d'anglais du moyen et secondaire.
"L'enseignement de l'anglais à leur âge est judicieux.Nous devons nous y préparer car la plupart des parents d'élèves algériens ne sont pas prêts à enseigner l'anglais à leurs enfants si tôt, commente Farouk Lazizi, père de deux enfants à l'école primaire qui ajoute néanmoins, Il faut des moyens pour que les élèves rejoignent les classes et apprennent la langue correctement. Et, ici en Algérie, nous manquons de moyens".
Le statut du français fait l'objet de vifs débats depuis des décennies en Algérie, où seuls l'arabe et le tamazight des Berbères sont des langues officielles. Le français imprègne la vie publique, est utilisé pour l'enseignement des sciences et des affaires, et est parlé par des millions d'Algériens de la diaspora, notamment en France.
Le président Abdelmadjid Tebboune a justifié sa décision en déclarant : "le français était un butin de guerre mais l'anglais est la langue internationale".
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