Burkina Faso
La semaine de la mode de Ouagadougou est de retour pour une troisième édition, après deux ans de suspension en raison de la pandémie de Covid-19.
Quelque 35 créateurs d'Afrique de l'Ouest et d'Europe ont présenté leurs vêtements dans la capitale, Ouagadougou.Pour la première fois, la majorité des créateurs, soit environ 75 %, étaient originaires du Burkina Faso, indique Alex Zabsonre, directeur de l'événement. Le défilé de quatre jours, coloré et dynamique, s'est déroulé dans un contexte de recrudescence de la violence jihadiste liée à Al-Qaida et au groupe État islamique, qui a fait des milliers de morts.
"Cette année, en cette période de crise, je pense qu'il est extrêmement important (d'avoir une semaine de la mode) car comme j'ai l'habitude de le dire, il y a des gens sur le champ de bataille qui se battent pour que nous puissions faire ce que nous faisons actuellement. Donc, je pense que c'est une obligation pour chaque Burkinabé (citoyen) de faire le mieux possible dans son domaine de compétence pour que notre pays reste debout. C'est une obligation, c'est un devoir" a précisé Alex Zabsonre, directeur de l'événement.
Le Burkina Faso est connu pour son tissu traditionnel Faso Dan Fani en coton, tissé à la main, qui, selon M. Zabsonre, a été porté par des célébrités telles que la chanteuse Beyonce et la créatrice de mode Stella McCartney.
Les créateurs de mode souhaitent que le pays soit reconnu mondialement comme un centre de mode émergent, tout en rappelant au monde qu'il n'y a pas que le conflit ici.
"Donc, je dis qu'il est très important que tout le monde se lève, que l'industrie de la mode burkinabè se réorganise, que nous nous tenions la main pour conquérir le monde. Je pense qu'il y a du bon travail qui se fait et qu'il est temps pour nous d'aller conquérir le monde" ajoute Zabsonre
Cet événement est important non seulement pour promouvoir les créateurs locaux mais aussi pour rappeler au monde que le Burkina Faso est toujours là, dit-elle. Mais la mode est un secteur difficile à percer et à gagner sa vie, surtout au Burkina Faso, où les écoles sont chères.
"En raison de la question de la sécurité, les choses ont diminué et nos amis, ceux qui venaient d'Europe, ne viennent plus à cause de l'insécurité et c'est dommage."
"On ne nous donne pas l'occasion d'être vus, donc les gens ne connaissent pas notre talent", explique Joël Vignon, un créateur de mode de 26 ans
"Donc, ce qui peut être fait, c'est d'encourager et de subventionner les défilés de mode, afin que les jeunes émergents puissent présenter ce qu'ils savent faire, pour montrer aux gens que nous pouvons faire quelque chose au Burkina Faso, que les designers burkinabés peuvent travailler comme les designers d'autres pays" a-t-il suggérer.
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