République démocratique du Congo
Des militaires de l'armée burundaise ont été vus en décembre dans la région des Hauts plateaux de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), considérée comme base arrière de la rébellion burundaise RED-Tabara.
"Le dimanche 19 décembre 2021, les Forces burundaises sont entrées dans Lemera. Ils étaient estimés à plus de 380 militaires, visiblement c'étaient des commandos. Ils sont passés à Lemera centre (...), sont partis attaquer les rebelles burundais" du RED-Tabara, déclare Edmond Simba Muhogo, chef du groupement Lemera, dans le territoire d'Uvira, province du Sud-Kivu.
Ces militaires seraient actuellement installés dans les localités congolaises de Bijojo et **Bibangwa. **_"Je confirme que des militaires burundais sont entrés en RDC"_ et se sont dirigés "vers les Hauts plateaux où se trouve le RED-Tabara", a déclaré de son côté Mwami Ndari Kalingishi Simba 3 Adams, chef traditionnel de Bafuliiru, ajoutant en avoir alerté l’armée congolaise.
Groupes rebelles
"Les autorités doivent nous dire la vérité sur la présence de cette force étrangère sur le territoire national", a réagi auprès de l'AFP Willy Siremba, coordinateur de la société civile d'Uvira.
"Nous ne pouvons ni confirmer ni infirmer qu'il y a une présence de l'armée burundaise sur le sol congolais. Nous savons qu'il y a des groupes armés qui viennent des pays étrangers et qui traversent la frontière de manière clandestine pour appuyer d'autres groupes rebelles qui sont en RDC", soutient le major Dieudonné Kasereka, porte-parole de l'armée dans le Sud-Kivu.
Selon le major, ces groupes "qui viennent des pays étrangers" sont souvent "invités par des groupes armés locaux qui continuent à tuer, à violer, à voler les biens de la population". Et d'insister :"Mais dire que c'est l'armée burundaise, nous ne pouvons pas le confirmer". Sans les nommer, l'officier a évoqué des récents "accrochages entre ces groupes".
Combats
Lundi, le groupe rebelle RED-Tabara a indiqué dans un tweet avoir "mené des combats (dimanche) à Gashenyo et Kitembe dans les Hauts plateaux du Sud-Kivu (RDC) contre les forces de Défense nationale du Burundi", qui ont fait "au moins 10 morts et une vingtaine de blessés côté ennemi".
Considéré aujourd'hui comme le plus actif des groupes rebelles burundais, le RED-Tabara dont la base arrière est dans l'est de la RDC, est accusé d'une série d'attaques au Burundi depuis 2015.
Ce mouvement rebelle, qui compterait entre 500 à 800 hommes, se renforce et a maintenant une présence au Burundi, avait affirmé en novembre l'opposant burundais Alexis Sinduhije.
Attaques terroristes
En septembre, le groupe rebelle a revendiqué une attaque contre l'aéroport international de Bujumbura, la capitale économique du Burundi, où plusieurs attaques ont eu lieu le même mois.
Outre les RED-Tabara, les Forces nationales de libération du Burundi (FNL) sont également présentes dans de l'Est de la RDC, une région déstabilisée depuis plus de 25 ans par la présence de dizaines des groupes armées locaux et étrangers.
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