Kenya
Près du célèbre parc kenyan d'Amboseli, au pied du kilimandjaro, des éléphants viennent sans le savoir de gagner une bataille. La grosse exploitation d'avocats KiliAvo Fresh Ltd, située à proximité, a été sommée d’arrêté son activité et a perdu sa licence. La raison, elle bloquait les voies de transhumance des pachydermes.
Cette victoire est aussi celle des Masaï qui vivent dans cette zone et qui ont fait de leurs terres des réserves privées, ouvertes, où la faune et le bétail - vital pour cette communauté pastorale - peuvent se déplacer et paître librement.
"Les Masaï ne sont pas doués pour l’agriculture. Nous sommes compétents dans l'élevage du bétail et si nous arrêtons cela et que nous nous aventurons dans des activités qui ne nous sont pas familières, nous risquons de perdre notre culture. La culture de rente ne profitera qu'à un petit nombre de personnes. Elle ne profitera qu'aux riches agriculteurs comme KiliAvo qui sont milliardaires. Ils peuvent se permettre d'acheter des graines d'avocat d'une valeur de 20 000 000 shillings kenyans (185 000 dollars américains), contrairement aux Masaï qui peuvent à peine se permettre de forer un trou de sonde", explique Samuel Kaanki, responsable d'une association de 342 propriétaires de terres situées autour de KiliAvo.
Maintenir l’activité de cette exploitation de 73 hectares risquait aussi de créer un précédent dangereux alors que d'autres exploitants lorgnent ces terres. Pour les groupes de protection de la nature, que d’autres exploitations agricoles ouvrent dans le parc d’Amboseli est la chose à absolument éviter alors ils saluent la décision de justice ayant ordonné la fermeture de la plantation d’avocats.
"Ce corridor est vraiment très important et la décision qui a été prise est très bénéfique et importante pour nous tous. Le plus important est qu'il s'agit d'un corridor national de vie sauvage bien défini, qui n'a pas été établi par les hommes mais par les éléphants eux-mêmes. Deuxièmement, il est important parce qu'il s'agit d'une prairie ou d'un refuge dans les zones de pâturage pour le bétail en saison sèche, ce qui est important pour l'économie locale", dit Benson Leyian, directeur des opérations pour la Fondation Big Life.
Le tourisme est un autre paramètre important. Malgré la pandémie de Covid-19, il commence à reprendre doucement et la population locale en dépend fortement.
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