Burundi
Les obsèques nationales de l’ancien président burundais Pierre Nkurunziza ont débuté vendredi à l’hôpital du Cinquantenaire de Karusi (centre), où il est décédé subitement le 8 juin, officiellement d’un arrêt cardiaque, a-t-on appris de source gouvernementale et auprès de témoins.
Les cérémonies ont débuté par “un hommage rendu au défunt dans la plus stricte intimité familiale par son épouse, Denise Bucumi Nkurunziza, ses enfants et des proches qui les accompagnent”, a expliqué à l’AFP un cadre de la présidence, sous couvert d’anonymat.
Un convoi funéraire, sous forte protection militaire et policière, a quitté cet hôpital pour se diriger vers Gitega, la capitale administrative du pays, 60 km au sud-ouest, ont indiqué des témoins à l’AFP.
La population a été invitée par les autorités à se regrouper tout au long de la route entre Karusi et Gitega pour rendre hommage à Pierre Nkurunziza, mort à l‘âge de 55 ans après 15 années au pouvoir.
Un hommage national, avec des prières œcuméniques, devait ensuite lui être rendu au stade Ingoma de Gitega. Les invités ont été encouragés à s’habiller de blanc, et pour les hommes à porter une photo de M. Nkurunziza.
Il devait ensuite être enterré dans un monument récemment construit à Gitega, sur le site d’un autre édifice censé être dédié aux victimes des différentes crises que le pays a traversées mais qui n’avait pas fait l’unanimité et n’avait jamais été inauguré.
Le décès inattendu de M. Nkurunziza a choqué le pays. S’il est mort officiellement d’un arrêt cardiaque, les Burundais se demandent aujourd’hui si l’ex-président, qui selon une source médicale contactée par l’AFP était en “détresse respiratoire” au moment de sa mort, n’a pas succombé au nouveau coronavirus.
L’ancien chef de l’État laisse derrière lui un pays divisé, isolé et appauvri. Sa candidature très controversée à un troisième mandat en avril 2015 avait débouché sur une crise politique qui a fait plus de 1.200 morts et conduit 400.000 Burundais à l’exil.
Ces cinq dernières années ont été caractérisées par des exactions à l’encontre des opposants, militants des droits de l’Homme et journalistes indépendants, commises notamment par les Imbonerakure, la ligue de jeunesse du parti au pouvoir, le CNDD-FDD.
Elu en mai et investi deux mois plus tôt que prévu après le décès de son mentor, le nouveau président, Évariste Ndayishimiye, s’est immédiatement placé dans ses pas lors de son premier discours public.
Lors de son investiture le 18 juin dans le même stade Ingoma, M. Ndayishimiye, 52 ans, a rendu un hommage appuyé à son prédécesseur et promis de “continuer sur la voie” qu’il a tracée.
AFP
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