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Le Burkina "déplore" des violences des forces de l'ordre contre des réfugiés maliens

Le Burkina "déplore" des violences des forces de l'ordre contre des réfugiés maliens

Burkina Faso

Le gouvernement du Burkina Faso a déploré mardi qu’une “opération de ratissage” de ses forces de l’ordre ait causé des blessés dans un camp de réfugiés maliens dans le nord du pays.

Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) avait condamné lundi des violences des forces de sécurité burkinabè contre des réfugiés maliens – qu’elles accusaient de “complicité” avec des assaillants jihadistes – dans le camp de Mentao, près de Djibo, ayant fait “32 blessés” samedi.

“L’opération de ratissage” a été menée dans le camp “à la suite d’une attaque perpétrée contre quatre éléments de la brigade de gendarmerie de Djibo, ayant fait un mort et un porté disparu”, a expliqué dans un communiqué le porte-parole du gouvernement, Rémis Dandjinou.

“Elle s’est heurtée à la résistance de certains réfugiés, provoquant des incidents”, situation qui “a occasionné malheureusement des blessés”, poursuit-il.

“Le gouvernement déplore une telle situation et s’engage à ouvrir une enquête pour établir les responsabilités de part et d’autre”, déclare M. Dandjinou, également ministre de la Communication.

Selon le HCR, qui s’appuie sur des témoignages de réfugiés, les forces de sécurité burkinabè ont frappé “à coup de matraque, ceinturon et corde (…) des hommes et des garçons” du camp de Mentao, qui abrite 6 500 réfugiés maliens.

Les armées des trois pays accusées d’exactions

“Le gouvernement prendra toutes les dispositions afin d‘éviter que de tels faits ne se reproduisent plus à l’encontre de réfugiés”, et il “dément toute information sur un éventuel ultimatum donné aux réfugiés pour quitter le camp”, précise M. Dandjinou.

Selon le HCR, les forces de l’ordre avaient ordonné aux réfugiés “de quitter le camp dans les 72 heures, sous peine de mort”.

Les forces de sécurité burkinabè, ainsi que celles des pays voisins, Mali et Niger, qui luttent contre des groupes jihadistes, sont régulièrement accusées d’exactions, y compris d’exécutions extrajudiciaires, à l’encontre de civils.

Le 20 avril, Human Rights Watch a accusé les forces de sécurité burkinabè d’avoir exécuté 31 habitants de Djibo “lors d’une parodie brutale d’opération antiterroriste” le 9 avril.

Le 30 avril, la Mission de l’ONU au Mali, la Minusma, a dénoncé 101 exécutions extrajudiciaires au premier trimestre au Mali par les forces de sécurité maliennes, plus une trentaine commises par l’armée nigérienne sur le territoire malien.

Les violences jihadistes mêlées à des conflits intercommunautaires, qui touchent l’ensemble du Sahel, ont fait au total 4.000 morts au Mali, au Niger et au Burkina Faso en 2019, selon l’ONU.

>>> LIRE AUSSI : L’Afrique dans la poudrière des conflits intercommunautaires Le Burkina dénombre plus de 800 morts et près de 860.000 déplacés depuis 2015.

AFP

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