Mozambique
Un vent de désolation souffle sur l’Afrique australe. Depuis que le cyclone Idai a touché terre, il y a environ huit jours, la région fait face à un désastre qui a déjà occasionné plus de 600 morts et d’innombrables dégâts matériels.
Au Mozambique, pays le plus sinistré, ne serait-ce qu’en termes de décès, les opérations de secours s‘épuisent. Si le bilan actuel est de 293 morts, les secouristes craignent que l‘écoulement des eaux s’accompagne davantage de corps, d’autant que des centaines de personnes sont portées disparues. Plus tôt cette semaine, le président du pays a avancé un probable bilan de 1 000 morts.
Mais c’est surtout la prise en charge des rescapés qui piétinent. Les sans-abris, les affamés et les blessés affluent vers les villes dévastées, à l’intérieur du pays, notamment à Beira, pour y rechercher l’aide, alors que les capacités d’accueil sont restreintes.
Elhadj As Sy, secrétaire général de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a déclaré que les efforts de secours déployés jusqu‘à présent “ne sont absolument pas à la mesure du problème”.
“La situation est simplement horrible”, Elhadj As Sy, après avoir visité des camps de personnes déplacées. “Trois mille personnes qui vivent dans une école qui a 15 salles de classe et six, seulement six, toilettes. Vous pouvez imaginer à quel point nous sommes assis sur une bombe à retardement pour l’eau et l’assainissement”, a-t-elle prévenu.
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En pareille situation, nombreuses sont les victimes qui accusent le gouvernement de n’avoir pas fait suffisamment, voire rien, comme cette mère de famille qui a tout perdu à Beira, ville martyre de ce cyclone. Désormais, Marta Ben, 30 ans et mère de cinq enfants, squatte un trottoir du centre-ville, où elle quémande l’aide des passants.
Au Zimbabwe voisin, la situation n’est pas plus reluisante. Outre les immenses dégâts matériels, les morts se comptent également en centaines. 259 selon le dernier bilan. Parmi les victimes, on dénombre des mineurs clandestins, des étudiants ou encore des prisonniers. Dans le chagrin de ce drame, on n’hésite pas à pointer la pauvreté toujours aussi proéminente dans le pays, qui aurait poussé les jeunes à se rendre illégalement dans les mines.
“Il n’y a pas d’emploi et tout ce qu’il voulait, c‘était nourrir sa famille. Il était avec ses collègues. Ils ont pensé qu’il serait plus facile d’exploiter les mines, car les pluies empêcheraient les gardes et la police de patrouiller”, a déclaré à l’Associated Press Maina Chisiriirwa, qui a perdu son gendre dans la ville de Mutare.
Ce vendredi, l’ONU a lancé un appel urgent aux dons évoquant un “moment critique” pour l’aide aux sinistrés après le cyclone qui a également fait 56 morts au Malawi.
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