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L'Algérie depuis l'annonce de la candidature de Bouteflika à un 5e mandat

L'Algérie depuis l'annonce de la candidature de Bouteflika à un 5e mandat

Algérie

Les principaux développements depuis l’annonce le 10 février par le président algérien Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, de sa décision de briguer un cinquième mandat, à l’origine d’une contestation massive.

Bouteflika candidat

Au pouvoir depuis deux décennies, M. Bouteflika met fin à des mois de spéculations le 10 février en annonçant qu’il briguera un 5e mandat lors de la présidentielle du 18 avril, malgré un accident vasculaire cérébral (AVC) l’ayant considérablement affaibli depuis 2013.

“Bien sûr, je n’ai plus les mêmes forces physiques qu’avant (…)”. “Mais la volonté inébranlable de servir la patrie ne m’a jamais quitté et elle me permet de transcender les contraintes liées aux ennuis de santé (…)”, écrit-il.

Protestations

Le 22 février, plusieurs milliers de personnes, répondant à des appels lancés par des anonymes sur les réseaux sociaux, manifestent dans plusieurs villes. Hormis quelques affrontements à Alger —jets de pierre de manifestants contre tirs de gaz lacrymogènes des forces de l’ordre—, aucun incident notable n’est signalé.

“Pas de 5e mandat”, “Ni Bouteflika, ni Saïd” (frère du président, souvent perçu comme son successeur potentiel) scandent les protestataires à Alger, où les manifestations sont interdites depuis 2001.

Le 24, plusieurs centaines de personnes manifestent à Alger malgré un important dispositif policier, à l’appel d’une association opposée au 5e mandat.

Silence des médias officiels

Des journalistes de la radio nationale fustigent le silence imposé par leur hiérarchie sur les manifestations. La radio et la télévision publiques ont largement passé sous silence les rassemblements.

M. Bouteflika quitte l’Algérie le 24 pour Genève, en Suisse, où il doit subir des “examens médicaux périodiques”, selon la présidence.

Le 25, le Premier ministre Ahmed Ouyahia met en garde “contre les risques de dérapages sérieux”. “L’Algérie a vécu suffisamment de souffrances et connu suffisamment de réformes pour avoir obtenu la possibilité de choisir dans le calme et la paix”, dit-il en référence à la guerre civile qui a ensanglanté le pays entre 1992 et 2002.

Les étudiants dans la rue

Le 26, environ 500 étudiants se regroupent aux cris de “Bouteflika dégage!”, “Algérie libre et démocratique” à l’intérieur de la “fac centrale” à Alger. Ils sont ensuite plusieurs milliers à marcher pacifiquement dans le centre-ville.

De nombreux rassemblements dans l’agglomération d’Alger et plusieurs villes du pays.

Référence à la Syrie

Le 28, une dizaine de journalistes algériens sont détenus plusieurs heures après avoir participé à Alger à un rassemblement “contre la censure”.

Le Premier ministre met en garde contre un scénario comparable à la Syrie, pays en guerre depuis 2011. “Des manifestants heureux ont offert des roses aux policiers. Mais rappelons-nous ensemble qu’en Syrie, ça a commencé aussi avec des roses”.

Mais le 1er mars, des dizaines de milliers d’Algériens manifestent, scandant des slogans hostiles au pouvoir. A Alger, des affrontements opposent, non loin de la présidence, des policiers à des groupes de jeunes leur jetant des pierres. En province, des défilés sont recensés notamment à Oran et Constantine, deuxième et troisième villes du pays.

Candidature déposée

Le 2, M. Bouteflika limoge son directeur de campagne Abdelmalek Sellal, un fidèle qui fut son Premier ministre, pour le remplacer par Abdelghani Zaalane.

Le 3, son dossier de candidature est déposé par M. Zaalane au Conseil constitutionnel à Alger.

Dans une lettre lue à la télévision nationale, M. Bouteflika s’engage, s’il est élu, à ne pas aller au bout de son mandat et à se retirer à l’issue d’une présidentielle anticipée, dont la date serait fixée à l’issue d’une “conférence nationale”.

Mais dans la soirée, plusieurs centaines de jeunes défilent contre sa candidature.

Mise en garde contre le “chaos”

Le 5, le chef d‘état-major déclare que l’armée demeurera “la garante” de la stabilité et la sécurité face à ceux “qui veulent ramener” l’Algérie aux années de guerre civile, alors que plusieurs milliers d‘étudiants manifestent dans le pays.

Le 7, le président Bouteflika met en garde dans un message contre les ennemis “insidieux” et ceux “qui conspirent” contre l’Algérie et veulent semer “le chaos”.

Selon des communiqués publiés dans des médias locaux, M. Bouteflika a perdu le soutien des trois importantes associations liées à la guerre d’indépendance.

Manifestations massives

Le 8, une marée humaine défile dans le centre d’Alger contre ce 5e mandat. Manifestations de grande ampleur dans de nombreuses autres villes à travers le pays, notamment à Oran et à Constantine.

L’homme d’affaires controversé Rachid Nekkaz est interpellé à Genève dans l’hôpital où est soigné M. Bouteflika.

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