Ethiopie
Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU a rencontré Omar el-Béchir, le chef de l’Etat soudanais, accusé de génocide par la Cour pénale internationale, en marge du sommet de l’Union africaine qui s’est refermé ce lundi à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne.
“Une nécessité opérationnelle”. C’est ainsi que qualifient les Nations unies la rencontre entre le chef de l’ONU et Omar el-Béchir qui fait l’objet de deux mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale pour “génocide” et “crime contre l’humanité” dans la région du Darfour.
Les échanges qui ont eu lieu dimanche ont tourné autour de la force de maintien de la paix conjointe ONU-UA au Darfour et la mission de maintien de la paix dans la riche région d’Abyei, disputée par le Soudan et le Soudan du Sud, a affirmé le porte-parole des Nations unies Farhan Ha.
“Les nécessités opérationnelles permettent au chef de l’ONU de rencontrer le président Omar al-Bashir de temps en temps (…) Cela n‘élimine pas la nécessité, bien sûr, de respecter la Cour pénale internationale”, a souligné le porte-parole des Nations unies, histoire d‘éviter toute controverse.
En effet, en son temps, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait décidé de réduire à un “minimum absolu” les rencontres avec les individus inculpés par la Cour pénale internationale. Une politique qui n’aurait pas “changé” selon M. Haq.
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Mais c’est surtout avec la justice internationale que l’ONU semble vouloir éviter les quiproquos. En décembre 2017, la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, a accusé certains membres de la Cour, dont la Jordanie, l’Ouganda et le Tchad, de saper la “réputation et la crédibilité” du tribunal en refusant d’arrêter Omar el-Béchir.
Elle avait en outre accusé le Conseil de sécurité des Nations unies de n’avoir pas pris les mesures nécessaires contre les pays qui refusent d’arrêter le président soudanais, mais également contre ce dernier et tous ceux accusés de crimes contre l’humanité et crimes de guerre au Darfour.
Le cas du président Béchir devant la CPI a envenimé les relations entre la Cour et certains pays africains qui l’accusent d’une justice à deux vitesses qui cible potentiellement les dirigeants africains. L’an dernier, l’affaire a même fait l’objet d’un chapitre au sommet de l’Union africaine, avant de s’essouffler. À ce jour, le seul pays africain à avoir quitté la CPI est le Burundi.
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