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Le refus d'arrêter Omar el-Béchir compromet "la réputation et la crédibilité de la CPI" - Bensouda

Le refus d'arrêter Omar el-Béchir compromet "la réputation et la crédibilité de la CPI" - Bensouda

Soudan

Le cas du président soudanais Omar el-Béchir continue d’empoisonner les relations entre la Cour pénale internationale et certains de ses Etats membres. Mardi la procureure de la Cour, Fatou Bensouda, a accusé la Jordanie, l’Ouganda et le Tchad de compromettre “la réputation et la crédibilité” de la CPI.

C’est à un véritable sermon que s’est prêté Fatou Bensouda, qui pointe le manque d’engagement de certains Etats signataires du Traité de Rome, texte fondateur de la CPI, dans l’affaire du président soudanais Omar el-Béchir. Ce dernier, sous le coup de deux mandats d’arrêt internationaux émis par la Cour en 2009 pour génocide dans la région du Darfour, a pu voyager dans certains pays sans jamais être inquiété.

Le dirigeant a notamment été reçu en Jordanie, en Ouganda ou encore au Tchad entre la mi-novembre et la première semaine de décembre. Lors de ses périples, ses hôtes lui ont assuré qu’il ne serait pas arrêté en raison de son immunité présidentielle.

Un argument balayé du revers de la main par la CPI qui estime que l’immunité n’est guère recevable quand il s’agit pour des Etats partis d’exécuter un mandat d’arrêt international. Toutes ces visites “soulignent l’impact négatif sur la réputation et la crédibilité de la cour aux yeux des victimes qui ont tant espéré que le tribunal rende justice pour leurs souffrances”, a déclaré la procureure.

Mais pour Fatou Bensouda, c’est surtout la passivité du Conseil de sécurité de l’ONU qui favorise la “violation du Statut de Rome” par ses propres signataires. Elle a notamment critiqué le Conseil de sécurité pour avoir refusé de donner suite à des demandes et des renvois antérieurs, affirmant que cela “ne fait qu’encourager d’autres” à inviter M. Béchir dans leur pays.

Avant la Jordanie, la Cour pénale internationale avait déjà référé l’Ouganda en 2016, l’Afrique du Sud en 2015 et le Tchad en 2011 et en 2013. Mais ses décisions ne restent que symboliques, car elle n’a aucun moyen de pression sur ses Etats partis.

Les relations sont encore plus compliquées avec l’Afrique qui accuse la Cour d’appliquer une justice à deux vitesses.

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