République démocratique du Congo
Il n’est pas le président de la République démocratique du Congo comme son frère ainé Joseph Kabila, il n’est pas non plus Laurent Désiré Kabila, l’homme qui libéra la RDC sous Mobutu. Mais Zoé Kabila a un secteur qu’il maîtrise en RDC : le business.
Le transport, l’hôtellerie, le football, les infrastructures, l’alimentation, les mines … Zoé Kabila, frère cadet du chef de l’Etat congolais Joseph Kabila, explorent tous ces sentiers. Selon le journal américain Bloomberg, l’homme possède des particpations dans au moins 12 entreprises en RD Congo. A cela, s’ajoutent des contrats et partenariats avec les très rentables entreprises Ivanhoe Mines Ltd. et Nzuri Copper Ltd.
Si jusque-là le député du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, principale formation politique de la coalition au pouvoir), dans la circonscription de Manono, dans l’ex-Katanga n’avait fait aucun mystère sur certaines de ses entreprises, notamment le luxueux complexe hôtelier de La Beviour ou encore le complexe sportif Shark Club et le club Shark XI FC, Bloomberg révèle dans son enquête ses transactions commerciales avec certains des plus grands investisseurs du Congo.
En déhors de ses participations dans une entreprise de transport aérien et dans la franchise congolaise du groupe Nando de la chaîne alimentaire rapide, Zoé Kabila a également obtenu huit autres licences minières pour les diamants, l’or et le calcaire grâce à sa participation de 90 % dans l’entreprise Cosha Investment Sarl, rapporte Bloomberg après consultation de dossiers gardés au Registre minier du Congo.
Main-mise sur l‘économie congolaise
Dès 2007, Cosha Investment Sarl s’est offert 90 % des actions de la Société Générale Industrielle et Commerciale au Congo Sarl (GICC) enregistrée au Congo en juin 2007. Selon Bloomberg, cette compagnie a collaboré avec au moins trois autres sociétés minières internationales, parmi lesquelles Sicomines (Sino-Congolaise des mines) qui exploite les gisements de cuivre et colbat du pays.
Joint-venture entre un groupement d’entreprises chinoises et la société d’Etat Gécamines (Société générale des carrières et des mines), la Sicomines a remporté un projet minier de 3,2 milliards de dollars – le plus important de l’histoire de la RDC – dont la société Zoe profite directement, ajoute Bloomberg.
En 2007, par ailleurs, Zoé Kabila a obtenu un contrat de 15 millions de dollars avec l’Etat pour l’impression de 25 000 permis de conduire biométrique, via l’entreprise ISIS-Congo et des partenaires français. Depuis novembre 2016, précise Bloomberg, le député a quitté l’entreprise.
Avec ses frères et soeurs, Zoé Kabila contrôle pratiquement toute l‘économie congolaise, se rendant incontournables auprès des entreprises et investisseurs. “Les entreprises de Zoé, ainsi que celles de ses frères et soeurs, ont rapporté des centaines de millions de dollars au clan Kabila”, souligne le journal. Et ce, d’autant que “la loi congolaise n’interdit pas aux membres de la famille du président de s’engager dans des affaires privées”, ajoute Bloomberg. Toutefois, en tant que député, “Zoé [Kabila] a dû adhérer à un code de conduite pour les fonctionnaires de l‘État et divulguer ses actifs et ses activités commerciales”.
Si l’un de ses proches déclarait à Jeune Afrique, en septembre 2016, qu’il n’y a rien d’insolite à sa fortune car il “était déjà dans le commerce depuis des années, notamment dans l’immobilier, quand il [a posé] ses valises à Kinshasa”, l’opinion associe son business florissant à son nom de famille.
D’ailleurs, Bloomberg relève que l’homme de 38 ans a mis en place sa douzaine d’entreprises à partir de son retour en RDC en 2001, quand son frère est devenu président après l’assassinat de leur père.
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