Italie
Chaque jour, des dizaines de migrants africains tentent l’aventure périlleuse vers l’Europe. L’Italie, principale porte d’entrée vers cet eldorado qu’ils miroitent peut pourtant s’avérer un véritable enfer pour les migrants qui arrivent à la franchir.
En Calabre notamment, dans l’extrême-sud de l’Italie, ils sont nombreux les migrants africains à être exploités dans des champs, comme le rapporte Francetv.info.
Un Gambien de 40 ans, qui a pu témoigner sous le couvert de l’anonymat, dépeint des conditions de vie et de travail insupportable, pour des broutilles. “Tous les jours, on se réveille à 5h du matin”, avance-t-il. “On attend à des carrefours que les caporaux viennent nous prendre. Le travail est très dur, tu fais la cueillette 10 heures par jour. Parfois, on a des contrats, mais ce sont des bouts de papier, qui n’ont aucune valeur. Il peut être écrit 40 euros dessus et tu es payé la moitié. Ils t’exploitent le plus possible”, a-t-il ajouté.
Ces Africains, logés sous des tentes ou dans des cabanes de fortune, sans eau ni électricité, seraient parfois vendus par la pègre à des exploitants agricoles. Marisa Manzini, la procureure de Calabre a confié à Francetv.info avoir démantelé tout un réseau le mois dernier. Seize personnes dans la province de Cosenza ont été interpellées, mais le défi reste énorme.
En effet, si cette filière informelle prend de l’ampleur, c’est bien parce que des gérants de centres qui proposent des solutions d’accueil et d’hébergement aux migrants y sont impliqués. “Il faisaient office d’intermédiaires. Ils sélectionnaient les hommes à envoyer au travail pour le compte de patrons agriculteurs”, a ajouté la procureure. Pourtant, insiste-t-elle, ces gérants “sont payés par l’État … de 35 euros par jour et par migrant.”
En 2016, Salvatore Buzzi, un patron de la mafia italienne et gérant d’un centre d’accueil a créé une onde de choc dans le pays pour des propos sur les migrants. “Tu sais combien je gagne, moi, avec les migrants ?”, lançait-il dans une conversation téléphonique enregistrée dans le cadre d’une enquête pour corruption, et relayée dans l‘émission “Envoyé spécial” de France 2.
“T’as une idée de combien je gagne ? La drogue est moins rentable !”, répondait Salvatore Buzzi à son interlocuteur qui semblait douter de ses propos. Depuis, il est détenu dans le cadre de l’enquête pour corruption.
Comme lui, ils sont nombreux à se sucrer sur le dos des migrants, au sein même des centres d’accueil ; surtout que l’afflux des demandeurs d’asile en Italie ne s’estompe pas. À ce jour, ils 177 000 à avoir été acceptés.
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