Nigéria
La Cour suprême du Nigeria, plus haute instance judiciaire du pays, a annulé ce vendredi un jugement d'une cour inférieure acquittant le leader du groupe séparatiste nigérian Peuple indigène du Biafra (IPOB), Nnamdi Kanu, de charges de terrorisme. Kanu devra rester en prison.
Bien que la Cour suprême ait reconnu que le gouvernement nigérian avait agi de manière "irresponsable" en ramenant de force Kanu depuis le Kenya pour ensuite l'arrêter, comme l'avait indiqué en octobre 2022 la Cour d'appel d'Abuja, la capitale, la haute cour a affirmé que cela n'était pas suffisant pour considérer les charges comme incompétentes et suspendre le procès contre le leader séparatiste.
Ainsi, le juge Lawal Garba de la Cour suprême a refusé la libération de Kanu, qui avait été ordonnée l'année précédente par la cour inférieure mais suspendue après avoir été contestée par l'État nigérian.
La Cour d'appel d'Abuja a rendu ce jugement en réponse à l'appel interjeté en avril 2022 par le leader de l'IPOB, qui soutient la sécession des régions du sud et du sud-ouest du Nigeria qui formaient autrefois la République du Biafra (1967-1970).
Kanu a été arrêté en juin 2021 "grâce aux efforts de collaboration des services de renseignement et de sécurité nigérians", selon l'ancien ministre nigérian de la Justice, Abubakar Malami. "Il a été ramené au Nigeria pour continuer à faire face au procès après avoir disparu alors qu'il était en liberté sous caution", a expliqué Malami, sans préciser dans quel pays se trouvait le leader séparatiste, bien qu'il soit ensuite apparu qu'il se trouvait au Kenya.
Kanu avait été arrêté en 2015, accusé par le gouvernement du Nigeria de trahison.
Le leader de l'IPOB a fui le pays en 2017 à destination inconnue, après avoir été libéré sous caution, et le gouvernement nigérian avait alors déclaré le groupe comme "organisation terroriste".
En 2018, des images ont circulé dans les médias montrant Kanu supposément à Jérusalem, participant activement sur les réseaux sociaux et à Radio Biafra, une station séparatiste, pour transmettre des messages à ses partisans.
Les autorités ont attribué à l'IPOB des attaques contre les forces de sécurité, les prisons et les installations de la Commission électorale dans la région du sud-est.
La tension dans cette région remonte au 30 mai 1967, lorsque, au milieu de tensions ethniques croissantes en raison de coups d'État successifs, le gouverneur de la région orientale du Nigeria, Emeka Ojukwu, a annoncé la création de la République du Biafra pour protéger l'ethnie igbo, victime de massacres dans le nord du pays.
Le gouvernement militaire nigérian a tenté de reprendre le contrôle par la force, déclenchant ainsi la guerre civile du Nigeria (1967-1970), qui a fait près de deux millions de morts, principalement en raison de la famine déclenchée dans la région par un blocus de deux ans.
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