Business africa
Cette semaine, dans Business Africa, nous examinons de près les défis posés à l'Afrique par la COP28 : la capacité du continent à faire face de manière efficace aux répercussions économiques variées du changement climatique demeure-t-elle plausible ? Un rapport émanant de la Banque mondiale prédit une perte économique substantielle d'ici à 2050 au Kenya. Enfin, nous nous rendrons en République démocratique du Congo, où le taux de chômage et l'inflation atteignent des niveaux records à l'approche des élections.
Alors que la COP28 se bat son plein, les économies africaines sont aux prises avec les défis complexes posés par le changement climatique dans un paysage mondial marqué par les crises. La question qui persiste est la suivante : l'Afrique peut-elle répondre efficacement aux multiples facettes du changement climatique ? L'Afrique peut-elle faire face efficacement aux répercussions économiques multiples du changement climatique ?
Nancy Githaiga, directrice nationale de l'African Wildlife Foundation, apporte un éclairage précieux sur cette question cruciale. Quels sont les enjeux pour l'Afrique à la COP28 ?
"Nous avons reçu quelques nouvelles encourageantes de la COP, mais ce n'est pas tout rose, car il reste une semaine. Nous espérons des améliorations au fil des jours. Une des grandes victoires que nous avons remportées dès le premier jour de cette COP concerne l'accord sur le fonds pour les pertes et dommages.
Cette question a fait l'objet d'une pression significative de la part de l'Afrique. Il n'y avait pas eu d'accord sur ce sujet depuis longtemps. En fait, de nombreux pays ne le jugeaient pas essentiel, mais quiconque provient d'Afrique, en particulier de notre région, et constate les conséquences des sécheresses et des inondations, sait qu'il est impossible de parler de justice sans évoquer pertes et dommages."
L'Afrique peut-elle, et doit-elle, guider la transition vers un avenir à faible émission de carbone ?
"Lors de ces COP, nous affirmons avec fierté que nous ne sommes pas responsables des émissions de gaz à effet de serre et que, par conséquent, nous subissons les conséquences. Malheureusement, même si les émissions cessaient aujourd'hui, même si ces nations mettaient fin aux émissions aujourd'hui, nous serions toujours confrontés à ce problème au cours des 100 prochaines années.
Nous participons également à ces COP et discussions sur le climat pour deux raisons principales. Premièrement, la biodiversité présente dans nos pays africains est immense. Nous considérons que la biodiversité est non seulement affectée par le changement climatique, mais elle peut aussi constituer une solution à ce dernier.
Deuxièmement, d'ici à 2050, un citoyen du monde sur quatre sera Africain. Nous parlons donc de nos effectifs dans les années à venir. Nous évoquons aussi la jeunesse de notre population actuelle. En examinant la démographie et les marchés, nous constatons des opportunités d'innovation et la possibilité pour l'Afrique d'adopter une trajectoire de croissance différente.
C'est ce que nous apportons à la table, la possibilité pour notre croissance et notre développement économique de prendre une forme différente de celle que d'autres pays développés ont connue. Nous pensons que c'est amplement suffisant pour justifier notre présence à ces discussions, non pas en tant que victimes, mais en tant que personnes proposant des solutions."
Qu'en est-il de l'exploitation économique des combustibles fossiles au détriment des ressources renouvelables ?
"À mon avis, augmenter l'utilisation des combustibles fossiles ne constitue pas une solution. Les nations qui ont accumulé des richesses à partir des combustibles fossiles ont le devoir d'investir dans l'énergie verte à l'échelle mondiale. Il ne s'agit pas simplement de compenser, car la compensation ne résoudra pas le problème du changement climatique.
Transférer le problème ailleurs tout en maintenant la même routine n'est pas une solution. Cependant, si nous pouvons atteindre le même niveau de développement grâce aux énergies renouvelables, c'est une excellente nouvelle pour le monde entier.
Cela profite à l'Afrique en tant que continent et à tous ses citoyens. Nous le devons au monde, aux citoyens actuels et aux générations futures. Ainsi, il ne s'agit pas pour nous d'exploiter davantage nos combustibles fossiles, mais ceux qui en ont tiré profit ont également la responsabilité d'investir dans d'autres pays pour favoriser une croissance verte. C'est ce qui est bénéfique pour l'Afrique et pour le monde."
Kenya : l’économie menacée par le changement climatique
En ce qui concerne le Kenya, une nation confrontée à d'énormes impacts du changement climatique, la quête du développement durable devient une tâche ardue. Trouver un équilibre délicat entre la responsabilité environnementale et la compétitivité sur le marché est plus difficile que jamais alors que le continent affronte ces questions pressantes avec des ressources limitées.
RDC : défis économiques à l'approche des élections
En République démocratique du Congo (RDC), malgré un premier mandat marqué par la croissance économique et une inflation galopante, les défis économiques persistent alors que le président Félix Tshisekedi sollicite un second mandat en promettant la création d'emplois. Malgré ces promesses, la RDC doit surmonter des obstacles persistants sur la voie d'un développement économique durable.
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