Ethiopie
Plus de 50 civils ont été tués dans des attaques en Ethiopie en novembre, a dénoncé mercredi la Commission éthiopienne des droits de l'homme (EHRC), deux semaines après la fin sans accord de négociations entre le gouvernement et l'Armée de libération oromo (OLA).
Classée "organisation terroriste" par Addis Abeba, l'OLA combat les autorités éthiopiennes depuis sa scission avec l'historique Front de libération Oromo (OLF) en 2018, quand celui-ci a renoncé cette année-là à la lutte armée, à l'arrivée au pouvoir de l'actuel Premier ministre Abiy Ahmed.
Selon l'EHRC, institution publique statutairement indépendante, les combattants de l'OLA ont tué 17 personnes et incendié des villages à Benishangul-Gumuz, dans le nord-ouest de l'Ethiopie.
L'EHRC a également affirmé que 30 autres personnes ont été tuées dans la zone d'Arsi, dans l'Oromia, lors d'une série d'attaques perpétrées par des assaillants non identifiés, les victimes comprenant plusieurs membres de la même famille.
"Les assaillants ont tué les victimes en les alignant après les avoir fait sortir de leur domicile, tandis que d'autres ont été tuées à l'intérieur de leur domicile", a indiqué l'EHRC dans son rapport.
"Parmi les victimes figurent un bébé, des femmes enceintes et une personne âgée de 80 ans (...) Un nombre indéterminé de personnes blessées reçoivent actuellement des soins médicaux."
"Neuf membres de l'église luthérienne du diocèse de Hamo-Tokuma", dans la région Oromia, "ont été tués par des assaillants non encore identifiés le 25 novembre", a également affirmé l'EHRC.
Toutes les attaques ont eu lieu entre le 23 et le 29 novembre, après la fin sans accord en Tanzanie de négociations entre le gouvernement et l'OLA le 21 novembre, les deux parties se rejetant la responsabilité.
Samedi, les autorités locales de l'Oromia avaient accusé l'OLA d'avoir "perpétré des actes horribles contre des citoyens pacifiques, tuant brutalement de nombreux citoyens (...) dans la zone d'Arsi".
Évalués à quelques milliers d'hommes en 2018, ses effectifs ont largement augmenté ces dernières années, même si les observateurs l'estiment insuffisamment organisée et armée pour représenter une réelle menace pour le pouvoir fédéral éthiopien, bien que la capitale soit enserrée par l'Oromia.
La région du peuple oromo s'étend du centre au sud et de l'est à l'ouest sur environ un tiers du territoire éthiopien et abrite environ un tiers des 120 millions d'habitants du 2e pays le plus peuplé d'Afrique.
Elle est minée par des violences aux facettes multiples, rendant la situation extrêmement confuse : s'y mêlent luttes politiques internes, litiges territoriaux et animosités entre communautés, auxquels s'ajoute le développement récent d'un banditisme armé.
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