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Dispute autour d'un rare masque africain au tribunal d'Alès

Dispute autour d'un rare masque africain au tribunal d'Alès
Archive : Un masque africain Ngil Fang du Gabon exposé en France en 2006   -  
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REMY DE LA MAUVINIERE/AP

France

Des avocats des autorités gabonaises ont demandé mardi un sursis à statuer à l'ouverture d'une action en justice intentée à Alès (Gard) par un couple qui avait cédé pour 150 euros un masque Fang, ensuite revendu 4,2 millions d'euros.

Le couple d'octogénaires d'Eure-et-Loire a saisi la justice pour faire annuler la vente à un brocanteur en 2021 du masque en bois sculpté ayant appartenu à un aïeul, ancien gouverneur colonial en Afrique, dont ils ignoraient alors la valeur, selon leur avocat.

Ce n'est que six mois plus tard que le couple avait découvert, en lisant leur journal, que leur ancien masque, "un rarissime masque du XIXe siècle, apanage d'une société secrète du peuple Fang au Gabon", allait être vendu aux enchères à Montpellier.

Mais en introduction du procès qui s'est ouvert mardi matin, deux avocats représentant le gouvernement de transition du Gabon ont demandé à ce que leur intervention volontaire soit jugée recevable, afin de "parvenir à l’annulation successive des ventes de ce masque, à son rapatriement et à la consignation des fonds", a plaidé Me Olivia Betoe.

Ils réclament également "un sursis à statuer" pour poursuivre en parallèle une procédure pénale lancée au tribunal judiciaire de Montpellier après un dépôt de plainte pour recel, par le Gabon, en septembre.

"Une intervention volontaire est un outil juridique. On peut revendiquer ce masque pour des conditions louables qui s’inscrivent dans un contexte culturel, mais ça n’est aujourd’hui, pas le sujet", a rétorqué l’avocate du brocanteur, Me Patricia Pijot.

Les vendeurs initiaux, un greffier à la retraite de 88 ans et son épouse, mère au foyer, de 81 ans, avaient fait appel au brocanteur en septembre 2021 pour se débarrasser d'objets accumulés dans leur résidence secondaire du Gard.

Dans le lot figurait le masque, dont l'esthétique a inspiré les peintres Modigliani ou Picasso et dont il ne reste dans le monde qu'une dizaine d'exemplaires.

Le catalogue de la salle de ventes de Montpellier précisait qu'il avait été "collecté vers 1917, dans des circonstances inconnues, par le gouverneur colonial français René-Victor Edward Maurice Fournier (1873-1931), probablement lors d'une tournée au Gabon".

Lors de la vente, le 26 mars 2022, le masque était adjugé pour 4,2 millions d'euros, hors frais, pratiquement un record pour un objet de ce type, malgré les protestations dans la salle de Gabonais réclamant sa "restitution" à son pays d'origine.

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