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Tchad : quels groupes rebelles ont signé l'accord de paix ?

Tchad : quels groupes rebelles ont signé l'accord de paix ?
La cérémonie de signature entre l'autorité militaire du Tchad et plus de 40 groupes d'opposition pour lancer des pourparlers de paix nationaux   -  
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MUSTAFA ABUMUNES/AFP or licensors

Qatar

L’histoire du Tchad indépendant, colonie française jusqu'en 1960, est ponctuée de coups d’État ou tentatives, et d'offensives de rébellions venues de Libye ou du Soudan voisins.

En 2008, des rebelles sont parvenus aux portes du palais du président Idriss Déby Itno avant d'être repoussés. En 2019, une colonne a été stoppée encore loin de N'Djamena mais grâce aux bombardements des avions de l'armée française.

Le maréchal Déby, qui a dirigé d'une main de fer le Tchad 30 années durant, a été tué en avril 2021 au front contre une alliance rebelle venue de Libye. Il avait lui-même ravi le pouvoir en 1990 à la tête d'une force dissidente.

La rébellion compte des dizaines de groupes et groupuscules. Une quarantaine a signé lundi à Doha avec la junte au pouvoir au Tchad un accord pour lancer un dialogue national le 20 août à N'Djamena.Mais certains, parmi les principaux, ont refusé de parapher l'accord.

Le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT)

Le FACT est né en 2016 de la scission d'une autre alliance rebelle, l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD). Il est dirigé par Mahamat Mahdi Ali qui a étudié en France où il a milité au Parti socialiste.

Considéré comme le plus fourni en combattants et en armes, le FACT a mené, depuis des bases arrières en Libye, la dernière grande offensive en date, qui a coûté la vie le 19 avril 2021 au président Déby.

Début mai 2021, la junte militaire qui a pris le pouvoir à sa mort, dirigée par son fils le jeune général Mahamat Idriss Déby Itno, a affirmé avoir tué plusieurs centaines de combattants du FACT, lequel a battu en retraite dans le sud de la Libye.

Le FACT a refusé de signer l'accord, affirmant dans un communiqué que ce "rejet est concomitant à la non prise en compte de nos revendications", comme la libération des prisonniers. Le groupe rebelle a également affirmé qu'il "reste disponible au dialogue partout et toujours".

L'Union des forces de la résistance (UFR)

L'UFR a été fondé en 2009 par l'alliance de huit mouvements. Elle est dirigée par Timan Erdimi, membre de l'ethnie zaghawa de feu Idriss Déby dont il est le neveu. En février 2019, le mouvement a lancé une offensive depuis le Soudan, mais la colonne d'une cinquantaine de pick-ups armés de mitrailleuses est stoppée à la demande du pouvoir tchadien par les avions de la force anti-djihadiste française Barkhane, stationnés à N'Djamena.

L'UFR, avec plusieurs centaines d'hommes, est basée dans le sud de la Libye et dans le nord du Tchad. L'UFR de Timan Erdimi, dont le frère est emprisonné depuis plusieurs mois en Egypte, a signé lundi l'accord avec la junte au pouvoir au Tchad.

L'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD)

L'UFDD est créée en 2006 et dirigée par Mahamat Nouri, ancien compagnon d'armes de Hissène Habré, le président renversé par Idriss Déby en 1990 et condamné en 2016 à la prison à vie pour crimes contre l'humanité par un tribunal spécial africain. Mahamat Nouri avait rejoint plus tard le maréchal Déby, dont il sera ministre de la Défense, avant de faire défection.

Début 2008, l'UFDD, avec d'autres mouvements rebelles, arrive aux portes du palais présidentiel à N'Djamena. La France, soutien du régime, sécurise l'aéroport de la capitale, ce qui permet à l'armée de se ravitailler en munitions. L'offensive est repoussée.

En 2019, Mahamat Nouri a été mis en examen en France pour "crimes contre l'humanité" pour le recrutement présumé d'enfants soldats au Tchad et au Soudan. Incarcéré à Paris en 2019, il est remis en liberté en 2020 pour raisons de santé.

L'UFDD, basée en Libye, est sortie très affaiblie du départ de Mahamat Mahdi Ali, parti fonder le FACT en 2016. En 2019, plusieurs centaines de ses combattants ont rallié le régime de Déby. L'UFDD a signé l'accord avec la junte.

Le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR)

Le CCMSR est né en juin 2016 d'une scission au sein du FACT. Dans un rapport publié en décembre 2019, un groupe d'experts de l'ONU sur la Libye affirme que le mouvement "trempe très probablement dans des activités criminelles et des trafics de toutes sortes, reliant le sud de la Libye à la région du Tibesti au Tchad".

Les groupes rebelles tchadiens sont également accusés régulièrement de monnayer leurs services de "mercenaires" aux deux pouvoirs rivaux qui se partagent la Libye.

Le CCMSR, sur sa page Facebook, a annoncé ne pas vouloir signer l'accord, affirmant que les "principes pour lesquels nous nous battons ne nous permettent pas de faire partie d'un dialogue dont nous ne connaissons pas les objectifs".

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