Thomas Essomba, neuf ans après la demande d'asile aux JO 2012

En 2012, lors des jeux Olympiques de Londres, le boxeur camerounais Thomas Essomba a pris la décision de ne pas retourner dans son pays d’origine pour reconstruire sa vie au Royaume Uni.

Capitaine de l’équipe de boxe camerounaise à cette époque, il a disparu du village olympique accompagné de quatre autres boxeurs.

Parmi les 37 athlètes que le Cameroun a envoyé à Londres sept - dont un nageur et une joueuse de football - ne sont jamais rentrés chez eux après avoir terminé leurs épreuves.

" Dans le village olympique, vous n'êtes pas en prison, n'est-ce pas ? Vous avez le droit de marcher, d'aller où vous voulez. Donc, nous sommes partis. Je me souviens que nous avions un ticket de bus, nous avons juste pris le bus et puis nous sommes allés quelque part et puis nous avons eu un logement. Je ne savais rien du Royaume-Uni. Je ne savais même pas que je devais demander l'asile." a déclaréThomas Essomba, boxeur ayant fait défection du Cameroun lors d'une interview

Lors des Jeux olympiques de Londres en 2012, plusieurs autres athlètes d'autres équipes africaines ont également disparu et auraient demandé l'asile.

Dix ans après ce qu’on peut appeler le choix d’une vie, Thomas Essomba s’est tiraillé entre son envie de retrouver sa famille au Cameroun et son rêve de poursuivre une carrière de boxeur en Angleterre.

"C'était très difficile de décider. Mais tout au long du chemin, j'ai dit 'écoute, ma vie d'abord', je devais essayer de protéger ma vie. La seule chose dont j'avais peur, c'était de rentrer et d'arrêter de faire de la boxe, parce que la boxe, c'est toute ma vie." a-t-il ajouté.

Thomas Essomba a maintenu qu’il avait une bonne vie au Cameroun et qu’il n’avait pas prévu de rester au Royaume Uni avant les Jeux. En moins d’un an après sa fuite, il obtient un visa britannique grâce à un avocat qui l'aide lui et les quatre autres athlètes à faire une demande d'asile. Sur le plan professionnel, Essomba a détenu le titre de champion poids mouche du Commonwealth de 2015 à 2017

Des centaines d'athlètes ont demandé l'asile lors d'événements sportifs mondiaux, notamment pendant la guerre froide, pour fuir un régime autoritaire dans leur pays ou pour chercher une vie meilleure en Occident.

Selon les rapports de l'époque, pas moins de 117 athlètes ont fait défection aux Jeux olympiques de Munich en 1972, et les défections d'athlètes cubains vers les États-Unis ont été courantes.

Fin juillet aux Jeux Olympiques de Tokyo, c’est l’haltérophile ougandais Julius Sseikitoleko qui avait fui les entraînements avant d’être rattrapé par les autorités et ramené en Ouganda.