Sénégal
**Des dizaines de militantes féministes ont protesté samedi à Dakar contre le laxisme présumé de la justice face aux violences faites aux femmes. **
Le cas de Louise, une jeune fille de 15 ans, dans la vidéo du viol aurait été diffusée sur des messageries privées est considéré comme la goutte de trop dans le pays depuis deux semaines.
"On est là pour toutes les "Louise", on est particulièrement là pour une "Louise" qui a été violée, filmée et ce film pornographique d'une mineure a été partagée et l'auteur ne s'est pas inquiété avant que nous, les féministes, dénonçons cela. L'élément déclencheur, c'est cette violence que les femmes sénégalaises subissent. Si la justice et la loi étaient appliquées et que les violeurs recevaient les sentences qu'ils méritaient, on ne serait pas là aujourd'hui. ", explique l’activiste-féministe Aissatou Sène.
Pour les manifestantes, la justice au pays de la Téranga semble trop tendre avec les auteurs des victimes et souvent pas assez prête à défendre les victimes. ‘’ La majeure partie des cas n'arrive même pas devant la justice et quand ça arrive devant la justice, on cherche toujours à savoir qu'est-ce que la victime a fait ? Qu'est-ce qu'elle a fait pour avoir mérité ce viol ? Qu'est-ce qu'elle portait ? Où est-ce qu'elle était ? Pourquoi sa mère ne la surveillait pas ? Même quand on est en face d'une fille de 2 ou 3 ans, on cherche des justifications, on cherche à apaiser le violeur. Si la justice et la loi étaient appliquées et que les violeurs recevaient les sentences qu'ils méritaient, on ne serait pas là aujourd'hui.‘’ ajoute la porte-parole des féministes.
Face à ce qu’elles considèrent comme une inertie des pouvoirs publics, ces femmes attendent de l’Etat sénégalais qu’il fasse bouger les lignes.
"On attend de l'Etat qu'il y ait des structures, des maisons d'accueil, qu'il y ait tout ce qu'il faut pour l'accompagnement des victimes. Ce qu'on veut de l'Etat aujourd'hui, c'est que les femmes, qui constituent plus de la moitié de la population, se sentent en sécurité. Et si on se sent pas en sécurité dans nos maisons, si on se sent pas en sécurité dans la rue et qu'on ne sent absolument pas en sécurité avec l'Etat et la justice, il y a un problème. Et, on ne peut pas continuer à vivre dans un pays qui ne nous considère pas. ", souligne Aissatou Sène.
Pour les manifestantes, l'impunité dont semblent bénéficier les auteurs des violences sexuelles nourrit la culture du viol au Sénégal.
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