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Tigré : le Premier ministre soudanais évoque une prochaine réunion régionale

Tigré : le Premier ministre soudanais évoque une prochaine réunion régionale
Le Premier ministre soudanais, Abdalla Hamdok, lors d''une conférence de presse à Khartoum, au Soudan, le 21 août 2019.   -  
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Soudan

Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a affirmé dimanche s'être mis d'accord avec son homologue éthiopien pour la "tenue en urgence d'une réunion de l'IGAD", groupement de sept pays de l'est africain, pour résoudre la crise au Tigré.

Aucune confirmation n'a été donnée pour le moment à Addis Abeba. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, qui a reçu en 2019 le prix Nobel de la paix, résiste depuis des semaines aux pressions de la communauté internationale, Etats-Unis et Union africaine en tête, pour accepter une médiation au Tigré.

"La visite a permis des négociations fructueuses et il a été convenu de tenir une réunion urgente de l'IGAD", a indiqué le bureau du Premier ministre soudanais dans un communiqué après un entretien dimanche entre M. Hamdok et son homologue éthiopien Abiy Ahmed.

Le Premier ministre soudanais est le premier dirigeant étranger à se rendre à Addis Abeba depuis le début du conflit au Tigré.

L'Autorité intergouvernementale pour le développement (en anglais Intergovernmental Authority on Development, IGAD) est un groupement régional créé le 21 mars 1996, associant sept pays est-africains : Djibouti, Ethiopie, Kenya, Somalie, Soudan, Soudan du Sud et Ouganda.

Le Premier ministre éthiopien a lancé le 4 novembre une opération militaire pour chasser les dirigeants de la région, issus du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), après des mois de tensions, et a annoncé le 28 la prise de Mekele, capitale régionale, et la fin des combats.

- "Nous voulons le TPLF" -

Abiy Ahmed a affirmé dimanche sur Twitter qu'il s'était rendu à Mekele, pour la première fois depuis que les forces fédérales en ont pris le contrôle. Il a rejeté les informations faisant état de la persistance d'affrontements dans la région comme des "fusillades sporadiques".

Samedi et dimanche, des journalistes de l'AFP ont vu des convois militaires se dirigeant vers le Tigré.

Les médias d'Etat ont annoncé dimanche que l'administration provisoire mise en place par Addis Abeba au Tigré avait ordonné aux fonctionnaires de reprendre le travail lundi et demandé la réouverture des commerces.

Toute personne en possession d'une arme à feu, obtenue de manière légale ou illégale, était également sommée de la remettre aux forces de sécurité d'ici mardi.

A Mehoni, à 120 km au sud de Mekele, les habitants se montraient hostiles à l'idée d'être sous la coupe de dirigeants choisis par Addis Abeba.

"Nous ne voulons pas un autre gouvernement. Nous voulons être dirigés par le TPLF", a ainsi assuré à l'AFP Asene Hailu, 30 ans.

Les combats auraient fait des milliers de morts. Près de 50.000 habitants du Tigré ont fui au Soudan voisin et un nombre indéterminé ont été déplacés à l'intérieur de l'Ethiopie.

- Barrage controversé -

Au Soudan, l'accueil de ces réfugiés vient s'ajouter à une crise économique dramatique avec une inflation vertigineuse et un appauvrissement de la population, en particulier dans les provinces de Gedaref et Kassala (est), proches de la frontière avec l'Ethiopie et l'Erythrée.

L'afflux a néanmoins décru récemment, avec environ 170 entrées du Tigré au Soudan samedi, selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), contre un millier le 3 décembre.

Un responsable gouvernemental soudanais a confirmé à l'AFP que l'entretien entre MM. Hamdok et Abiy avait été "fructueux notamment sur la réunion urgente de l'IGAD et la reprise des travaux de la commission conjointe sur le tracé des frontières entre les deux pays".

De leur côté, les services du Premier ministre éthiopien ont affirmé que M. Hamdok avait apporté son soutien à l'offensive contre les autorités régionales dissidentes du Tigré. "Notre partenaire soudanais a réitéré sa solidarité envers le gouvernement éthiopien dans les opérations de rétablissement de l'ordre qu'il est en train de mener", selon un communiqué.

Le ministère soudanais des Affaires étrangères a aussi souligné que, lors de la rencontre, les deux chefs de gouvernement avaient aussi décidé la reprise des négociations "la semaine prochaine" sur le barrage controversé construit sur le Nil par l'Ethiopie.

Le grand barrage de la Renaissance (Gerd) suscite des tensions en particulier avec l'Egypte, qui dépend à 97 % du Nil pour son approvisionnement en eau. Le Caire et Khartoum, en aval du fleuve, souhaitent un accord légalement contraignant, notamment sur la gestion du barrage.

Les négociations tripartites sur ce projet lancé en 2011 par l'Ethiopie et destiné à devenir la plus grande installation hydroélectrique d'Afrique ont jusqu'à présent échoué.

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