Bienvenue sur Africanews

Merci de choisir votre version

Regarder en direct

Inspire Middle East

inspire-middle-east

Aux Émirats arabes unis, la Foire internationale du livre de Sharjah se réinvente

  -  
Copyright © africanews
euronews

Inspire middle east

Foire internationale du livre de Sharjah, théâtre de marionnettes en Egypte et explosion du tourisme national aux Émirats arabes unis : voici le programme de ce nouvel épisode d'Inspire Middle East.

La pandémie de Covid-19 a provoqué un "boom" de la lecture, selon l'Association internationale des éditeurs. Et cette année, les événements littéraires tournent eux aussi une nouvelle page. Comme à Sharjah, qui a transformé sa populaire foire aux livres annuelle en événements virtuels et en présentiel.

Présentant plus de 80 000 ouvrages, la foire aux livres s’est tenue au début du mois de novembre, en présence d’auteurs locaux et internationaux, avec ce slogan : "Le monde lit depuis Sharjah”.

"Cela signifie qu'il n'y a pas de frontière entre nous et le monde. Soixante-treize pays du monde entier ont fait confiance à Sharjah, et aux Émirats arabes unis, pour montrer au monde qu'il y a encore de l'espoir pour organiser une exposition", explique le président de la Foire, Ahmed Al Ameri.

Le Dr Rehab Alkilani est une universitaire et une écrivain émiratie, qui explore les questions culturelles à travers des romans, des livres pour enfants et des scénarios pour la télévision. Elle affirme que ses étudiants écrivent plus que jamais en période de confinement. "La crise a aidé beaucoup de gens, elle nous a donné un peu de temps pour lire, écrire, étudier", confirme-t-elle, avant de donner son conseil aux aspirants écrivains : "Il faut lire 100 livres avant d’en écrire un. Et de vrais livres, pas les réseaux sociaux."

Les livres de recettes ont été très populaires pendant la pandémie. Celui qui a particulièrement fait le buzz sur les réseaux sociaux est "Craving Palestine", qui présente plus de 100 plats de Palestiniens célèbres.

La star de la télé-réalité et magnat de l'immobilier Mohamed Hadid - qui est aussi le père des célèbres mannequins Bella, Gigi et Anwar Hadid - a sauté sur l'occasion pour contribuer à cette initiative caritative. Son plat préféré est le "kibbeh", composé de boulgour, de pignons de pin, de bœuf hachée et d'épices. "Je suis sûr que tous ceux qui regardent - surtout en Palestine - savent déjà que nous, les Nazaréens, nous faisons les meilleurs kibbeh", s'amuse l'homme d'affaire.

Pour Mohammed Hadid, qui vient d’une famille de huit enfants, la cuisine a toujours eu une place très importante : "Ce que j'aime dans notre culture, c'est que ma mère est une de ces femmes dont les plats, sa cuisine, rassemblaient toute la famille. C'est là que tout se passait."

Et pour être sûr que ses enfants restent proches de leurs racines culinaires et culturelles même pendant le confinement, Mohammed leur a envoyé des feuilles de vigne farcies de la Californie à New York, où se trouvent actuellement Bella, Gigi et Anwar. "Je les mettais dans la glace au frigo, puis le matin je les emballais et les envoyais à New York et ils les recevaient. Ils pouvaient alors s'asseoir, manger et rire de tout ça."

Pour l'homme d'affaire enfin, le confinement permet un chose positive : s'isoler après les grands repas palestiniens, très chargés d’un ingrédient en particulier :"L’ail ! Il en faut toujours beaucoup ! Même si après, on ne peut pas vraiment voir du monde", conclut-il en souriant.

Le théâtre de marionnettes El-Sawy fait perdurer un art ancestral

Le rideau se lève, les violons commencent à jouer, et une voix reconnaissable dans tout le monde arabe retentit ... Celle de la légendaire star égyptienne, Umm Kulthum, revenue sur scène comme vous ne l'avez jamais vue.

Pour rendre hommage à la chanteuse décédée il y a 45 ans, le théâtre El-Sawy Culturalwheel, dans l'ouest du Caire, organise un spectacle le premier jeudi de chaque mois. Près de 500 personnes assistent à un concert de marionnettes, avec notamment celle qu’on surnomme "la quatrième pyramide d'Égypte".

Pour en savoir plus, nous avons rencontré l’homme qui tire toutes les ficelles, Mohammad Abdelmonem, le fondateur et directeur du théâtre : "Nous sommes très fiers de ce spectacle, il nous rappelle que les gens aiment Umm Kulthum, sa voix. Ce que nous faisons n'est qu'un petit ajout à son grand héritage, mais encore une fois c'est Umm Kulthum qui attire les gens et nous faisons de notre mieux pour ne pas décevoir ceux qui nous regardent."

L'art des marionnettes en Égypte remonte à l'Antiquité, sous le règne des pharaons, et il était particulièrement populaire pendant l'empire ottoman. En 2018, il a été inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco.

L'intérêt de Mohammad pour le théâtre de marionnettes est né à l'école, il y a presque 50 ans. C'est là qu'il a appris le métier, en sculptant des modèles, en cousant les costumes et en maîtrisant les ficelles.

En 2004, il a ouvert son théâtre de marionnettes, pour réaliser des spectacles mais aussi pour transmettre son savoir aux jeunes générations. "Depuis que j'ai commencé le théâtre de marionnettes El-Sawy, j'ai ressenti un réel besoin de former des gens et de constituer une équipe, car ce travail n'est jamais fait par une seule personne. Alors dès le premier jour, j'ai rassemblé des jeunes et leur ai transmis tous mes secrets."

Inas Ramadan Farhan est fan du théâtre de Mohamed depuis des années, mais il y a un mois, elle a décidé de s'inscrire dans un atelier. "C'est incroyable quand on entend la musique, et tout voir d’ici, c'est vraiment génial, raconte-t-elle. Quand vous voyez la marionnette et que vous commencez à la fabriquer depuis le début - de zéro, à l'étape suivante, pas à pas - et que soudain vous avez votre marionnette entre vos mains, et sur scène, avec le son, le public ... C'est vraiment incroyable".

La compagnie de théâtre ne se contente pas de donner des concerts en hommage aux artistes arabes. Elle écrit et met en scène des pièces axées sur le divertissement éducatif - qui tournent à travers l'Égypte et l'Europe, dans l’espoir de faire perdurer pour des siècles encore cet art ancestral.

L'explosion du tourisme local aux Émirats arabes unis

Le tourisme mondial est l'un des secteurs économiques les plus importants et à la croissance la plus rapide au monde. Mais au cours du premier semestre 2020, il y a eu près de 65 % de touristes internationaux en moins selon les Nations unies, en raison de la pandémie COVID-19.

Pour compenser, de nombreux hôtels régionaux font désormais appel aux touristes locaux. C'est le cas de l’île d'Al Hudayriyat à Abu Dhabi, un nouveau lieu de shopping et de divertissement qui propose aux visiteurs des activités de détente mais aussi des activités physiques. "En raison de la demande que nous avons constatée dans les lieux de séjour, Al Hudayriyat propose différentes activités pour les sportifs et les aventuriers", explique Ahmed Al Zaabi, directeur associé chez Modon Properties.

Selon une enquête de Dnata Travel, 91% des personnes interrogées souhaitent "découvrir davantage les EAU cette année et l'année prochaine", que ce soit par voie aérienne, terrestre et maritime.Étant donné la localisation des Émirats arabes unis, de nombreux habitants profitent du grand air, surtout en mer où il est facile de respecter les mesures de distanciation sociale.

Le Al Forsan International Sports Resort d'Abu Dhabi est connu pour ses installations équestres de niveau olympique, ses sports motorisés et ses activités nautiques. C’est ici que s’entraîne au wakeboard Mohammad Rahma, un passionné de surf.

Premier surfeur émirati à participer à des compétitions internationales, ce jeune homme de 33 ans profite des restrictions de voyage actuelles pour perfectionner ses mouvements chez lui. "Aux Emirats, le surf est saisonnier, seulement en hiver, de novembre à mars. Sinon, on va juste derrière les bateaux, on fait du wake surf, ou on va au cable park", raconte l’athlète.

Mohammad veut également montrer aux habitants qu'il n'y a aucune excuse pour être inactif pendant la pandémie. Il a subi une douzaine d'opérations chirurgicales et a survécu à un cancer du côlon. Mais ce fou d'adrénaline ne compte pas s’arrêter, et participe cette année au défi "Trente sports en trente jours", pour montrer ce que les Émirats arabes unis ont à offrir aux touristes locaux, et donner des conseils pour se motiver.

"Je n'aime pas aller à la salle de sport, je n'aime pas courir, mais j'aime faire du sport. Et ce n'est pas une excuse de ne pas aimer la gym ou de s'ennuyer en courant. Ce que vous pouvez faire, c'est sortir, rencontrer de nouveaux amis, rejoindre un groupe et faire du sport", témoigne Mohammad.

Selon le PDG d'Al Forsan, Sultan Al Kaabi, le temps et les eaux chaudes des EAU ont attiré un nombre record de vacanciers nationaux. Il a donc incité les hôtels et les villas sur place à prolonger les séjours d'été jusqu'à la fin de l'année. "Nous avons constaté une augmentation de plus de 40 % du nombre de visiteurs par rapport à 2019. Et nous avons prévu une expansion pour cet endroit. Nous y ajouterons d'autres activités à partir de l'année prochaine."

Les activités sportives familiales se multiplient, donnant à ceux qui ne peuvent pas voyager le sentiment d'être en vacances sans quitter leur ville d'origine.

Voir plus