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Addis Abeba soutient ses soldats, la situation dégénère au Tigré

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Ethiopie

Ils étaient des centaines réunis pour soutenir l'effort de guerre. Plusieurs centaines d'Ethiopiens ont fait don de leur sang ce jeudi aux troupes gouvernementales, en pleine opération dans l'etat du Tigré. A la sortie les avis sont partagés sont partagés dans la capitale.

"L'attaque menée par le Front de libération du peuple du Tigré sur notre armée est honteuse. Ce n'est jamais arrivée de l'histoire de l'Ethiopie. Nous voulons la condamner" s'exclame la maire de la capitale, Adanech Abebe.

Mais pour Addisu Tsehay, pas de quoi ce réjouir face à la montée des tensions dans le pays.

"Nous livrer à une guerre à ce moment n'est pas souhaitable. La guerre n'a aucun avantage pour nous. Elle fait du mal à notre économie, à notre pays. Nous devons travailler ensemble pour développer notre pays plutôt que d'aller à la guerre. Quand il y a une guerre, les industries sont endommagées et les gens qui meurent auraient pu apporter beaucoup au pays" explique t-il.

Dans la capitale Addis Abeba malgré les divisions la dénonciation des partisants sécessionistes ne faiblit pas. Ces derniers jours, le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed a annoncé avoir arrêté 242 personnes ces derniers jours, accusées de "complot" au profit du TPLF et soupçonnés d'avoir tenté de se livrer à des actes de terreurs commandés par les séparatistes.

Heures sombres

Selon l'ONG Amnesty International, de nombreux civils ont été tués lors d'un "massacre" perpétré selon des témoins par des forces loyales au parti au pouvoir dans la région éthiopienne du Tigré, où l'opération militaire lancée par le pouvoir fédéral est toujours en cours.

C'est la première fois qu'un grand nombre de décès civils est rapporté depuis le début, le 4 novembre, de ce conflit qui oppose le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed au Front de libération des Peuples du Tigré (TPLF), le parti au pouvoir dans cette région dissidente du nord du pays.

"Amnesty International peut aujourd'hui confirmer que de nombreuses personnes, probablement des centaines, ont été poignardées ou tuées à la hache dans la ville de Mai-Kadra (May Cadera), dans la zone sud-ouest de la région éthiopienne du Tigré, dans la nuit du 9 novembre", indique Amnesty International dans un communiqué.

L'organisation précise avoir "examiné des photographies macabres et des vidéos montrant des corps disséminés dans la ville ou bien transportés sur des brancards."

"Nous avons pu confirmer le massacre d'un très grand nombre de civils, qui semblent avoir été des travailleurs journaliers en aucun cas impliqués dans l'offensive militaire en cours", déclare Deprose Muchena, directeur pour l'Afrique orientale et australe.

L'ONG indique ne pas avoir été en mesure d'identifier elle-même les responsables mais a parlé à des témoins selon lesquels des forces loyales au TPLF étaient à l'origine de ce "meurtre de masse."

De son côté l'Organisation des Nations Unies réclame aux autorités éthiopiennes et régionales un "plein accès" humanitaire dans la région du Tigré et que la sécurité soit assurée pour les civils fuyant les combats, a déclaré jeudi son porte-parole.

"Nous appelons également à un passage sûr pour les civils en quête de sécurité et d'assistance et à garantir la sécurité de tous les travailleurs humanitaires", a-t-il ajouté.

"Et nous demandons également aux autorités fédérales et régionales de permettre l'accès humanitaire pour atteindre les personnes dans le besoin dans les zones sous leur contrôle respectif et nous nous engageons à y rester et à fournir une aide humanitaire", a précisé le porte-parole.

Jeudi, le Premier ministre Abiy Ahmed a affirmé que l'armée fédérale avait "libéré" la zone du Tigré occidental, l'une des six zones administratives que compte la région, en plus de la "capitale" régionale Mekele, située dans l'Est.

Les combats et les bombardements de position des forces du Tigré ont poussé plus de 11.000 personnes de la région du Tigré, une région dissidente du nord du pays, à fuir au Soudan voisin. L'ONU estime à plus de deux millions le nombre de personnes nécessitant une aide humanitaire dans la région du Tigré.

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