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Rencontre avec l'actrice indienne, Priyanka Chopra

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Cette semaine l‘équipe d’Inspire Middle West vous emmène à la découverte de deux artistes du 7e art : l’actrice indienne, Priyanka Chopra, raconte sa nouvelle vie entre Bollywood et Hollywood et ses nombreux projets internationaux. Le réalisateur Amjad Abu Alala incarne pour sa part la renaissance du cinéma soudanais après le triomphe international de son premier film « Tu mourras à 20 ans ».

Priyanka Chopra est l’une de ses plus grandes stars du cinéma indien. L’ancienne Miss monde a joué dans des dizaines de films de Bollywood. Elle a été saluée par le magazine “Time”, qui l’a classée parmi les 100 personnes les plus influentes du monde et “Forbes” l’a même placée dans le top 100 des femmes les plus puissantes de la planète.

Même si elle compte désormais plusieurs apparitions à Hollywood, elle se décrit encore comme “une artiste et une rêveuse” :

« Je commence tout juste l’aventure à Hollywood où je n’ai fait que quelques films. Rien à voir avec la soixantaine de rôles en près de 20 ans à Bollywood. Ce serait un peu prématuré de me lancer dans une comparaison d’autant que la machine est la même et tout se passe de manière identique sur le plateau. La grande différence, c’est la ponctualité des gens à Hollywood. C’est assez différent de ce que nous connaissons en Inde. Ce n’est pas un hasard si l’on parle d’Indian Standard Time. »

Priyanka Chopra n’exclue pas de jouer un jour en arabe, dans des productions du Moyen-Orient :

“J’aimerais bien le faire, mais je ne parle pas encore la langue. Mince… (rires) J’ai envie de faire des films partout dans le monde. J’aime mon travail et s’il le faut, je suis prête à apprendre une nouvelle langue.”

L’actrice maîtrise parfaitement sa communication. Elle compte plus de 53 millions d’abonnés sur Instagram. Elle a d’ailleurs utilisé ses réseaux sociaux pour partager les conseils de médecins contre la propagation du COVID-19. Chopra a conscience de la portée de ses discours et est particulièrement sensible à l’écoute de son public :

“C’est quelque chose que je ne pouvais évidemment pas imaginer il y a 20 ans. Je suis reconnaissante et flattée que mes prises de positions puissent toucher un large public et que mon travail pousse les gens à vouloir me connaitre en tant que personne et plus seulement comme actrice. Je prends ce rôle très au sérieux. Voilà pourquoi je parle de sujets qui me tiennent à cœur et qui peuvent rendre ce monde plus agréable car c’est pour moi la chose la plus importante.”

Deux séries pour Amazon, plusieurs films et un livre en projet

Priyanka Chopra a fait également la une des médias lors de son mariage avec le chanteur et acteur américain de 27 ans, Nick Jonas, en 2018. La star de 37 ans tient au respect de sa vie privée mais comprend aussi la curiosité de son public.

“C’est dans la nature humaine. Nos deux carrières nous exposent forcément. Mais il y a ce que j’ai envie de partager et ce qui est du ressort de ma vie privée. Avec le temps, j’ai appris à faire la distinction et à mieux gérer ces deux aspects.”

Bonne nouvelle, son agenda est déjà bien rempli pour les deux prochaines années : Priyanka Chopra a déjà décroché plusieurs rôles, notamment dans Matrix 4. Elle travaille également avec son mari Jonas sur le projet d’une série musicale qui traite de la cérémonie prénuptiale indienne du « sangeet » :

“Je vais commencer le tournage d’une nouvelle série pour Amazon qui est produite par les frères Russo. J’ai aussi une comédie romantique que je suis en train de réaliser. En fait, c’est une comédie de copines avec Mindy Kaling. Il y a également cette série avec mon mari, toujours pour Amazon sur la cérémonie du « sangeet » et je suis aussi en train d‘écrire un livre. Il y a beaucoup, beaucoup de choses qui se passent en ce moment.”

Le cinéma soudanais en pleine renaissance

En Afrique du Nord et au Moyen-Orient, le cinéma égyptien occupait jusque-là le devant de la scène. Le 7e art avait été introduit en 1897 par un réalisateur français, Alexandre Promio, qui avait découvert Alexandrie et su saisir la beauté du pays. Dans la foulée, une scène régionale avait vu le jour et le Soudan avait été l’un des premiers pays d’Afrique à adopter ce nouveau moyen de communication.

Le cinéaste Jadalla Jubara avait fait figure de pionnier. En 1955, il avait produit, “Song of Khartoum”, le premier film africain en couleurs. Il avait créé par la suite le premier studio de cinéma privé du pays. Mais, l’arrivée du président Omar al-Bashir en 1989 avait marqué la fin brutale de l’industrie cinématographique soudanaise. Pendant de nombreuses décennies, le régime politique a limité le développement de l’art mais depuis l‘éviction d’Al-Bachir en 2019, l‘étincelle s’est ravivée.

Amjad Abu Alala est l’un des cinéastes émergents du Soudan et son premier film “Tu mourras à 20 ans” a fait l’unanimité des critiques internationales. Le film se déroule dans le Soudan contemporain et s’articule autour d’un jeune homme, Muzamil, qui a été élevé dans la croyance qu’il mourra au cours de sa 20ème année. Mais sa rencontre avec Suliman va bouleverser sa vie et son rapport à cette prophétie.

Le film a lancé plusieurs jeunes acteurs soudanais, dont Mustafa Shehata qui joue le rôle de Muzamil. Après des récompenses à Carthage en Tunisie, à El Gouna en Égypte et au Festival du film de Venise, le cinéma soudanais pourrait bientôt connaître une renaissance car le pays continue de repousser ses limites créatives.

Amjad Abu Alala : “le cinéma soudanais est un mélange des films africains et arabes”

Notre journaliste Daleen Hassan avait rencontré le réalisateur de “Tu mourras à 20 ans” avant la pandémie du Covid-19.

Dans quel état est le cinéma soudanais ?

Amjad Abu Alala : “On ne peut pas parler encore de cinéma soudanais. Ne pas avoir eu de films soudanais pendant 30 ans a été très néfaste pour nous. C’est seulement le 7e film. En revanche, la nouvelle génération de cinéaste dont je fais partie a la possibilité de traiter des histoires de notre pays qui n’ont jamais pu être racontées jusque-là. Nous avions l’habitude de voir des films africains et des films arabes, mais nous n’avions pas l’habitude de voir le mélange des deux qui est incarné par les films soudanais.”

Pourquoi avoir choisi de raconter une histoire remplie de superstition, de religion et de personnes piégés par celles-ci ?

Amjad Abu Alala : « Parce que j’ai vu beaucoup de situations de ce type. J’ai le souvenir de ma tante, qui avait une maladie mentale. Personne n’a voulu l’emmener chez le psychiatre, on a fini par la conduire chez les cheiks… »

Quel est votre lien avec l’histoire de Muzamil ?

Amjad Abu Alala : « Il y a un peu de moi dans Muzamil mais je me reconnais beaucoup plus dans Sulaiman. Il est celui qui ose parler et dire ce qu’il pense. Je suis comme ça. Je ne calcule pas lorsque j’ai un conseil à donner ou une critique à faire. Je pense que Sulaiman tient cela de moi. Mais j’ai aussi mis des choses dans Muzamil, notamment ma peur de l’eau, j’ai cette phobie de la natation. »

Comment avez-vous pu monter un film au Soudan avec une telle qualité de production et quel effet pensez-vous que cela a eu sur le résultat final ?

Amjad Abu Alala : « Faire un film de qualité était déjà ma principale préoccupation lorsque je me suis mis en tête de faire un long métrage il y a 10 ans. Je voulais travailler avec de bons acteurs, avoir une belle image et œuvrer avec une équipe que j’avais pu choisir et former. Cela a été une démarche essentielle durant toutes les étapes du film car c’était la seule manière de soutenir la comparaison. Je ne suis pas sûr de pouvoir disposer d’un budget et de fonds d’aides internationaux pour réaliser mon prochain film au Soudan. En opérant ainsi, c’était une manière de développer une industrie cinématographie locale. »

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