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Zimbabwe : la police disperse violemment des opposants

Zimbabwe

La police anti-émeutes zimbabwéenne a violemment dispersé à coup de gaz lacrymogène des sympathisants de l’opposition descendus vendredi dans les rues d’Harare contre la dégradation de la situation économique malgré une interdiction de manifester.

Des dizaines de personnes s‘étaient réunies sur la Place de l’Unité africaine à Harare pour crier leur mécontentement, ayant décidé d’ignorer cette interdiction imposée par la justice et la police, a constaté un journaliste de l’AFP.

Les sympathisants du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) ont entonné des chansons condamnant la brutalité policières pendant que les forces de l’ordre les dispersaient à coups de gaz lacrymogène. La police a également encerclé un groupe de manifestants en les frappant avec des bâtons. Une femme a été évacuée dans une ambulance de la Croix Rouge.

“C’est pire que pendant la période coloniale”, a déclaré un Zimbabwéen sous couvert d’anonymat. “Nous ne sommes pas armés mais la police nous frappe alors que nous sommes assis dans la rue”, a-t-il dit à l’AFP.

Des dizaines de policiers et trois canons à eau étaient déployés pendant Les affrontements de rue avec des manifestants près de la Place surplombant le parlement du pays, là où des milliers de personnes s‘étaient réunies en novembre 2017 pour demander à l’ex-président Robert Mugabe de se retirer au moment du coup d‘État rampant dirigé par l’armée.

L’opposition zimbabwéenne avait annoncé auparavant l’annulation de ses manifestations prévues vendredi, après l’interdiction de la police confirmée par la justice.

Le MDC s‘était engagé à organiser des marches de protestation contre la détérioration de l‘économie, malgré les menaces du gouvernement de les en empêcher.

Ces manifestations devaient être les premières depuis celles de janvier contre la hausse des carburants qui avaient été violemment réprimées par les forces de l’ordre.

La police zimbabwéenne a annoncé tard jeudi soir que les manifestations avaient été interdites. Le MDC a ensuite saisi la justice pour contester l’interdiction de la police, mais a été débouté de sa demande.

“Régime fasciste”

“Le tribunal a déclaré que la manifestation devait être annulée”, a indiqué à l’AFP le porte-parole du MDC, Nkululeko Sibanda.

“Le régime fasciste a refusé aux Zimbabwéens le droit de manifester”, a renchéri le vice-président du MDC, Tendai Biti, devant la presse à Harare. “Il n’y a pas de différence entre Mnangagwa (actuel président) et Mugabe”.

Des barrages ont été dressées par des policiers dans les environs d’Harare, forçant les véhicules roulant en direction du siège du MDC à faire demi-tour. Ailleurs dans la capitale, d’autres barrages étaient visibles.

Des équipes de la police anti-émeute patrouillaient dans les rues, arrêtant et fouillant des piétons. Sur des axes menant au centre-ville, de longues files d’attente se formaient pendant que la police fouillait des voitures et des bus.

Au moins six opposants ont été enlevés ces derniers jours par des hommes non-identifiés en plusieurs lieux du Zimbabwe avant les marches prévues, selon des groupes de défense des droits humains.

Le président Emmerson Mnangagwa, qui a succédé fin 2017 à Robert Mugabe, aux commandes du pays pendant trente-sept ans, s‘était engagé à relancer l‘économie, jusqu‘à présent en vain.

Ancien grenier à céréales de l’Afrique australe, le Zimbabwe est plongé depuis près de deux décennies dans une grave crise économique et financière.

Le pays est confronté à des pénuries régulières de denrées de première nécessité, comme la farine, le pain, l’huile, mais aussi les carburants.

Les Zimbabwéens sont aussi confrontés à de très longues coupures d‘électricité pouvant aller jusqu‘à 19 heures par jour.

Environ cinq millions de personnes, soit un tiers des 16 millions de Zimbabwéens, ont besoin d’une aide alimentaire et au moins la moitié d’entre eux sont au bord de la “famine”, selon le programme alimentaire mondial (Pam).

Quelque 2,5 millions de Zimbabwéens “s’acheminent vers la famine”, a déclaré début août le directeur exécutif du Pam, David Beasley.

AFP

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