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RDC : crise de confiance dans l'épargne

RDC : crise de confiance dans l'épargne

République démocratique du Congo

Aumri Kandolo est âgé de 59 ans et il est l’une des victimes de la faillite de la coopérative d’épargne et de crédits Imara à Bukavu en République démocratique du Congo. Il a perdu plus de 30 mille dollars américains.

Gael Mpoyo, correspondant Africanews en RDC “Il est pratiquement impossible au Sud-Kivu de garder l’argent et à la banque et aux coopératives, parce que nous avons été amplement déçus. On nous a escroqués et qui dit banque dit l’État. Nous supposons que c’est l’État qui nous a pillé, volé et escroqué notre argent. Nous savons que la banque est la garante de l’épargne. Figurez-vous monsieur dans une province comme le Sud-Kivu 50 millions de dollars volatilisés”, se plaint Aumri Kandolo.

En RDC, on ne compte plus les coopératives et les nombreux établissements de micro finance qui ont été contraints de fermer leurs portes.

“Nulle part dans le monde, on peut assister à ce que nous sommes en train de vivre dans notre république. Si je prenais le cas de la coopérative Imara ici à Bukavu, mais aussi à Goma, Kindu et Uvira, un peu partout, cette coopérative est venue ouvrir ces portes et les gens ont accouru. Les gens ont été sensibilisés par les services publics de l’État afin qu’ils puissent avoir la culture de l’épargne et malheureusement rien que pour cette coopérative. On retrouve plus de 12 000 membres qui sont injustement privés de leurs épargnes qui sont évalués aujourd’hui à plus de 15 millions de dollars. Il n’y a qu’au Congo où cette situation peut passer inaperçue”, s’indigne Jean Chrisostome Kijana, président national de la nouvelle dynamique de la socièté civile.

Patient Choya, l’un des gérants de la Coopec Chahi, une coopérative de la place estime que la mauvaise gouvernance est essentiellement la cause de ces faillites.

“Nous savons très bien qu’il y a eu crise de confiance. Il n’y a pas de développement sans épargne. On ne peut pas faire du business sans recourir aux crédits. Si les gens pensent qu’il serait mieux que chacun garde son argent chez lui, d’où viendra le développement ? Il y a certaines personnes qui commencent à aller épargner à l’étranger, mais cette pratique c’est pour enrichir les pays étrangers, c’est pour aller contribuer au développement des pays étrangers que de développer notre RDC le seul pays que nous avons”, déplore Patient Choya.

“Le micro financement, c’est notre affaire ! Coopérer pour sortir de la pauvreté”, tel était le thème retenu pour la Journée internationale des coopératives. Une thématique qui a du peu résonné auprès des populations qui ont perdu leurs épargnes sans espoir de les récupérer.

La Journée internationale des coopératives est célébrée le premier samedi de juillet depuis 1995.