Bénin
Le Bénin se prépare à l’inauguration de sa nouvelle législature ce jeudi 16 mai. En prélude de cet événement, les députés ont commencé à remplir les formalités d’usage. À la barbe d’une opposition désarçonnée.
Près de deux semaines après les violences qui ont suivi les élections législatives au Bénin, le domicile de l’ex-chef de l’Etat Thomas Boni Yayi était toujours sous surveillance des forces de sécurité. Une présence pas tout à fait anodine. L’ancien dirigeant s‘était présenté comme l’un des principaux opposant aux législatives du 28 avril, desquelles a été exclue l’opposition.
Avec son prédécesseur Nicéphore Solglo (1991-1996), Boni Yayi avait appelé les Béninois à boycotter ce scrutin qu’ils ont qualifié de “coup d’Etat électoral”, puis ont lancé un ultimatum au président Patrice Talon pour annuler le vote. L’ancien chef d’Etat passé à l’opposition avait par ailleurs juré que son successeur Patrice Talon devrait d’abord passer sur son corps s’il voulait installer la nouvelle Assemblée nationale.
Le président Talon n’a pas eu besoin d’en arriver là. Avec quelques soldats, une montée de fièvre au lendemain des législatives, il a réussi à réduire au silence son prédécesseur et rival. Des échauffourées qui ont laissé dans leur sillage au moins quatre morts par balles, plusieurs blessés et des “arrestations arbitraires” selon l’ONG Amnesty International s’est inquiétée mardi de la “répression” qui a suivi les élections législatives du 28 avril au Bénin.
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Et ce jeudi 16 mai, rien ne devrait encore l’arrêter. Pas les alertes lancées par des intellectuels béninois, ni les interpellations des communautés sous-régionales et régionales, encore moins les sirènes de l‘Église catholique béninoise, médiatrice dans ce conflit politique.
Depuis lundi, les députés de la nouvelle Assemblée nationale ont commencé à se plier aux formalités d’usage au Palais des gouverneurs de Porto-Novo. Là, ils ont récupéré un kit contenant entre autres leur écharpe, un exemplaire de la Constitution et du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Jeudi, ils seront installés dans leur mandat, dans une Assemblée exclusivement constituée deux partis affiliés à la mouvance présidentielle : le Bloc républicain et l’Union progressiste. Une première dans l’histoire moderne du Bénin, référence en matière démocratique en Afrique de l’Ouest.
Pour l’heure, l’opposition amputée de son porte-parole Yayi Boni, n’a pas officiellement dévoilé de plan visant à empêcher la cérémonie. Au Bénin la journée du 16 s’annonce pour le moins sous tension.
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