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Au Mozambique, le cyclone Kenneth brise les barrières de la religion

Au Mozambique, le cyclone Kenneth brise les barrières de la religion

Mozambique

Après son passage il y a plus d’une semaine, le cyclone Kenneth a laissé dans le nord du Mozambique des familles sinistrées et un décor des plus désolants. En contrechamp de ce désastre, la tempête tropicale a toutefois ravivé une notion : celle du vivre ensemble entre personnes de confessions différentes.

Dans la ville de Cabo Delgado, dans le nord du Mozambique, la paroisse Maria Auxiliadora ne sert plus seulement à prier et officier des messes. L‘église catholique s’est transformée, le temps de quelques jours, en un refuge pour quelque 1 000 personnes de confessions différentes qui essayent d‘échapper aux rafales de vents et de pluie promises par le cyclone Kenneth. Parmi elles, des musulmans qui ont décidé de privilégier leur sécurité avant tout.

“Nous ne posons pas de questions sur les religions, c’est la vie humaine qui compte, c’est tout ce que nous estimons”, a déclaré à l’Associated Press le père Ricardo Filipe Rosa Marques, 41 ans.

Le cyclone Kenneth a laissé dans son sillage au moins 41 morts et une situation humanitaire désastreuse dans plusieurs régions du pays, six semaines après le passage du cyclone Idai, ayant fait plus de 600 morts et des centaines de milliers de sinistrés. Le fait que ces deux cyclones se soient succédé en l’espace de six semaines est absolument sans précédent. Pourtant, le danger est loin de s‘être dissipé. De fortes pluies sont encore attendues et de nombreuses rivières devraient sortir de leur lit, faisant craindre de nouvelles inondations.

La solidarité dans la douleur

Face à une telle situation, les abris sont une priorité absolue pour la plupart des survivants du cyclone et c’est ce que prête l’église Maria Auxiliadora qui se présentait comme un espace sûr avant même la tempête.

Pourtant, dans une région où des militants islamistes aux profils incertains sont accusés d’avoir perpétré des dizaines d’assassinats ces derniers mois, la cohabitation religieuse n’est pas toujours évidente. Mais face à la quête de sécurité, les a priori ne font pas le poids.

“Je n’étais jamais allé dans une église auparavant… mais tant que je suis en sécurité, cela ne me dérange pas, a déclaré Aamilah Felciano, une musulmane. Cela ne veut pas dire que j’ai abandonné ma foi, je me sauve simplement la vie”, assure-t-elle.

Pour éviter les gênes et faire régner une ambiance plus conviviale, la paroisse a suspendu ses messes et autres programmes de routine. “Il n’y a pas de meilleure messe que de donner refuge et espoir aux gens. C’est la mission de l’église”, se félicite l’abbé Rosa Marques.

De même, de nombreux musulmans font partie des personnes qui acheminent de l’aide aux rescapés réfugiés dans l‘église.

Mais le cyclone Kenneth n’est pas la seule calamité à avoir rassemblé les Mozambicains de différents bords dans la province de Cabo Delgado. L’an dernier, en pleine insurrection des extrémistes islamiques, les responsables religieux ont organisé des prières communes et ouvert un centre de dialogue interconfessionnel.

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