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RDC : Kinshasa évitera-t-elle une énième ingérence étrangère dans sa politique ?

RDC : Kinshasa évitera-t-elle une énième ingérence étrangère dans sa politique ?

République démocratique du Congo

Le régime de Joseph Kabila entend se montrer intraitable envers quelque pays voisin qui osera s’ingérer dans son processus électoral. Reste à savoir si le contexte plaide en sa faveur.

S’il est une chose que le pouvoir du président Joseph Kabila semble redouter par-dessus tout, c’est bien l’ingérence dans ses affaires internes. Surtout les affaires électorales.

Et Léonard She Okitundu le sait tellement bien que le vice-premier ministre congolais en charge des Affaires étrangères vient encore de le rappeler à la communauté internationale.

« Tout en relevant que le processus électoral en cours se déroule conformément à la constitution ainsi qu’à l’accord politique global du 31 décembre 2016, le gouvernement tient à réitérer fermement son refus de toute ingérence en la matière tant de la part des pays voisins que des autres partenaires bilatéraux (…) le gouvernement n’acceptera d’autant plus aucune interférence à cet égard », peut-on lire dans un communiqué rendu public ce mercredi 12 septembre.

Ces retrouvailles de Luanda et de Bruxelles

S’il est pour l’instant difficile d‘établir une relation de cause à effet, la déclaration de She Okitundu intervient au lendemain d’une rencontre à Luanda entre Didier Reynders, ministre belge des Affaires étrangères et son homologue angolais Manuel Augusto.


Léonard She Okitundu

Dans leurs échanges, les deux diplomates ont abordé plusieurs questions dont la situation politique de la RDC. « En ce qui concerne la situation en RDC en particulier, ils ont réitéré l’importance d’un processus inclusif qui puisse aboutir à des élections crédibles, libres et transparentes le 23 décembre 2018, conformément à l’Accord de la Saint-Sylvestre et au calendrier électoral approuvé à cette fin, facteurs indispensables pour arriver à une stabilisation durable en RDC », peut-on lire au point 8 du communiqué conjoint.

Et comme par coïncidence, ce mercredi-là cinq ténors de l’opposition se sont retrouvés à Bruxelles où ils ont publié un communiqué final dans lequel ils demandaient à Kinshasa de respecter les neuf préalables dont l’inclusivité du processus électoral. « Faute de respecter ces préalables, la CENI et le Gouvernement sont tenus responsables du chaos et des conséquences auxquelles conduira l’organisation d’une parodie d‘élection ».

Établissant un lien étroit avec les deux rencontres, des observateurs estime qu’il s’agit d’une stratégie destinée à empêcher la tenue des élections. « Nouvelle cabale belge contre la RDC : à qui profite le crime ? », s’interroge le site digitalcongo.net. « L’on s’interroge bien évidemment sur l’incohérence de Bruxelles – toujours Bruxelles – qui, après avoir exigé la tenue des élections et la non-participation du Président Joseph Kabila, conserve sa ligne contestataire alors que l’évolution de la situation aurait dû influer positivement sur les relations entre les deux pays », déplore l’organe en ligne.

Ces récurrentes interférences extérieures

Une appréhension qui est loin d‘être anodine. En mai dernier, la RDC demandait à Emmanuel Macron de fournir des explications sur des rencontres qu’il venait d’avoir avec Paul Kagame et Joao Lourenço. « Personne n’a le droit d’envisager des solutions aux problèmes qui sont les nôtres sans nous », dénonçait Lambert Mende, ministre congolais de la communication.

>>> LIRE AUSSI : La RDC demande publiquement des explications à Macron Mais, il y a aussi le passé lointain. Tout au long de l’histoire, la RDC a toujours fait, défait et/ou refait ses révolutions grâce ou à cause des ingérences extérieures. Il a fallu par exemple l’immixtion politique et militaire de l’Ouganda et du Rwanda pour que Laurent Désiré Kabila ait raison en 1997 du régime de Mobutu. Lequel était lui-même constamment victime d’attaques des rébellions ayant pour bases arrières certains pays voisins.

Pour faire face à ses anciens alliés qui venaient de tourner casaque, Kabila père fut obligé en août 1998 de tendre la main à d’autres nouveaux alliés dont l’Angola et le Zimbabwe. Ce qui avait permis à son régime de tenir debout jusqu‘à la tragédie du 16 janvier 2001.

Reste à savoir si la RDC dispose de moyens pour faire en sorte que la donne change enfin cette fois-ci.

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