Niger
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche à Niamey pour demander “l’abrogation” de la loi de finances 2018 qu’elles jugent “antisociale”, a constaté un journaliste de l’AFP.
“A bas la loi de finances scélérate !”, “A bas la loi de finances injuste!”, “la lutte continue”, ont scandé les protestataires, majoritairement des jeunes, qui répondaient à l’appel d’une coalition d’organisations de la société civile.
Les manifestants, aussi nombreux que lors de leur précédente action le 28 janvier, ont défilé dans les rues puis tenu un meeting devant le Parlement, qui a voté cette loi à une écrasante majorité fin novembre 2017.
“Les autorités comptent sur un essoufflement de notre mouvement, mais nous ne reculerons pas”, a prévenu devant la foule Nouhou Arzika, un des principaux meneurs de la contestation. Il a annoncé la tenue d’une autre manifestation le 28 février.
“Pour stopper notre mouvement, il faut qu’ils abrogent purement et simplement cette loi”, a martelé Moussa Tchangari, autre organisateur de la manifestation.
Mariama Bayard, la cheffe du récent Front de l’opposition indépendante (FOIE), a “exigé la libération sans condition” de “sept manifestants” arrêtés dans la soirée du 4 février lors d’un sit-in organisé à Niamey par sa coalition contre la loi de finances. Parmi les personnes arrêtées figure Alhassane Intinicar, un des dirigeants du FOIE.
A l’appel de l’opposition, plusieurs milliers de personnes avaient déjà manifesté le 31 décembre contre le budget 2018.
Fin octobre, une manifestation contre la même loi de finances avait dégénéré en émeutes au cours desquelles 23 policiers avaient été blessés, selon le ministère de l’Intérieur.
“Les (nouvelles) mesures fiscales n’ont rien d’excessif” et certaines répondent à une directive de 1998 de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) déjà en vigueur dans les huit Etats membres, avait affirmé mi-janvier le ministre de l’Intérieur, Mohamed Bazoum, un proche du président Mahamadou Issoufou.
Les mesures de la loi de finances 2018 “ne touchent pas les pauvres” mais les “plus riches” et la pression fiscale sera comprise “entre 13% et 16%, soit son niveau de 2015”, avait déjà assuré devant les députés le ministre des Finances, Hassoumi Massoudou.
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