Sud-Soudan
Le Soudan du Sud vient de dépenser des millions de dollars dans l’achat de drones de surveillance et de caméras de sécurité israéliens. Une dépense faite alors que le pays est plongé dans la guerre civile depuis quatre ans et connaît une grave crise financière. Ce qui pourrait choquer des Ong humanitaires et de défense des droits humains.
Deux drones et 11 caméras seront initialement déployés par la société israélienne Global Group dans la capitale Juba pour lutter contre la criminalité, a annoncé le président sud-soudanais Salva Kiir lors d’une cérémonie lançant l’initiative.
“On pourra maintenant suivre la trace (des criminels) et ils ne pourront pas s’en tirer en toute impunité avec leurs crimes”, a déclaré M. Kiir.
“Tous les avions à l’aéroport seront en sécurité. Chacun sera contrôlé où qu’il ou elle aille”, a ajouté le président, qui s’exprimait depuis le point de contrôle des drones dans un centre d’entraînement de la police.
Edward Dimitiri, un responsable technologique du ministère sud-soudanais de l’Intérieur, n’a pas souhaité divulguer le coût exact du projet, mais a laissé entendre qu’il se comptait en “millions de dollars”.
Depuis le début de la guerre civile en décembre 2013, l‘économie sud-soudanaise, basée quasi-exclusivement sur les ressources pétrolières, s’est effondrée.
La population, déjà en extrême difficulté, s’est encore appauvrie en raison de l’hyperinflation. Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés.
Les organismes humanitaires resteront-ils muets ?
“Les drones sont comme des hélicoptères. Ils peuvent voler, prendre des plans larges ou serrés et vous dire s’il y a un criminel potentiel se cachant quelque part ou en fuite”, a indiqué Kfir Shilder, un directeur de Global Group.
Il a souligné que l’installation de 100 autres caméras et le déploiement d’autres drones était prévu. Les premières caméras seront posées près du palais présidentiel, du quartier des ministères et à l’aéroport de Juba.
Global Group gèrera les opérations le temps que la compagnie forme 150 policiers sud-soudanais à les prendre en charge.
Mais M. Dimitiri a admis que la pérennité du projet restait à démontrer. “Notre défi, c’est l’argent (…) comment gérer et maintenir le système. Comme vous le savez, le pays est en crise”, a-t-il observé.
Reste à savoir quelle sera la réaction des organismes humanitaires quand on sait qu’au Soudan du sud le nombre de personnes nécessitant une aide alimentaire devrait atteindre 4,8 millions sur la période d’octobre à décembre 2017.
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