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Kenya : des élections malgré tout historiques

Kenya : des élections malgré tout historiques

Kenya

Mardi 8 août 2017, 19,6 millions de Kényans étaient appelés aux urnes pour élire leurs président, gouverneurs, sénateurs, députés et représentants des femmes à l’Assemblée. En dépit d’un scrutin jugé pacifique et crédible par les observateurs, des violences sont survenues au lendemain de la proclamation des résultats. Mais pas de quoi éclipser les mutations qui se sont révélées lors de ces scrutins.

Environ 15 millions d‘électeurs sur les 19,6 millions ont bien voulu se rendre aux urnes pour participer aux élections. Un fort engouement qui selon des analystes traduit la volonté des Kényans de faire entendre leur voix et changer les choses. Même si, malgré tout, la tendance ethnique reste prédominante dans la politique kényane.

Les jeunes font leur révolution

L’un des chapitres qui a retenu l’attention lors de ces élections, est bien la participation des jeunes et leurs anecdotes. Le Kenya, pays jeune dont l‘âge moyen est de seulement 19 ans, a vu éclore des histoires fort inspirant à propos de jeunes candidats. Entre nombres d’exemples, celui de Simon Muturi, un homme de 24 ans, qui a fait campagne à vélo et a obtenu un billet à l’Assemblée pour le parti du président Kenyatta, Jubilee.

Mais l’histoire la plus retentissante est celle de John Paul Mwirigi, un candidat de 23 ans qui faisait campagne à pied et qui a remporté le siège de Igembe South face à un candidat du parti au pouvoir. Il s’est ainsi adjugé le titre du plus jeune député du pays.

Dans le comté de Nandi, situé dans la vallée du rift, dans le nord du Kenya, Stephen Kipyego Sang, est aussi entré dans l’histoire. Âgé de seulement 34 ans, il a remporté le siège très convoité de gouverneur dans le comté. Sang est également le sénateur élu le plus jeune du Kenya. Pour beaucoup, ces histoires sont le signe d’une renaissance de la politique kényane.

Les femmes aussi font leur révolution

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Les femmes ont elles aussi marqué ces joutes. Parfois victimes de violences, de menaces, elles n’ont néanmoins pas voulu jeter l‘éponge.

Pour la première fois de toute l’histoire de la politique kényane, trois femmes, Joyce Laboso, Anne Waiguru et Charity Ngilu ont été élues gouverneurs ; tandis que Margaret Kamar, Susan Kihika et Fatuma Dullo ont décroché leurs billets pour le Sénat.

Si la Constitution kényane revue en 2010 prévoit un quota de sièges au Parlement pour les femmes – un tiers précisément – cette clause a tardé à être appliquée. Certaines ont donc décidé d’aller à la conquête des populations et de s’adjuger ces sièges, dans les urnes.

Une nouvelle ère dans laquelle a voulu s’inscrire Sophia Abdi Noor. Députée nommée depuis 2008 par le gouvernement, elle a voulu juger sa popularité sur le terrain, mais surtout faire face aux hommes “qui ne pensent qu‘à eux-mêmes”, a-t-elle déclaré durant sa campagne. Un pari gagnant puisqu’elle est devenue la première femme d’origine ethnique somalienne à être élue au parlement. Noor a gagné dans la circonscription d’Ijara dans le nord-est du Kenya, considéré depuis longtemps comme l’une des régions les plus marginalisées et les moins développées au Kenya.

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