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Des armes chimiques utilisées au Darfour contre des civils - Amnesty International

Soudan

Un rapport de l’organisation de défense des droits de l’Homme divulgué ce jeudi accable les forces du président soudanais Omar El-Béchir, accusées d’avoir fait usage d’armes chimiques contre des civils.

Environ 200 à 250 personnes – des enfants pour la plupart – tuées, plus d’une centaine de villages entièrement décimés, des séquelles effroyables sur les survivants… Un triste bilan causé par l’utilisation d’armes chimiques contre des civils dans le Darfour selon Amnesty International. La responsabilité de ces actes est attribuée aux forces loyalistes soudanaises qui auraient opéré pas moins de trente bombardements “sous couvert de lutte contre les factions rebelles du FLA Abdul Wahid”, selon l’organisation américaine.

Dans un rapport publié ce jeudi, les chercheurs d’Amnesty affirment avoir travaillé sur la base de témoignages, d’interviews téléphoniques, de photographies et d’images satellites, étant donné l’ “exclusion de toute présence étrangère”.

L’enquête a ainsi permis de déterminer que depuis janvier 2016, des bombardements à l’armes chimiques ont été opérés dans la région de Jebel Marra, atteignant 176 villages. La dernière attaque daterait du 9 septembre, deux jours après que le président Béchir a annoncé la fin de la guerre au Darfour, le 7 septembre.

Pour l’heure, il est difficile de déterminer avec exactitude la nature de ces armes chimiques, à moins de se rendre sur place. Toutefois, des chercheurs approchés par Amnesty avancent qu’il pourrait s’agir de gaz moutarde, ou de composants de l’arsenic, aux conséquences désastreuses sur la santé des personnes qui y ont été en contact.

“Ma peau n’est pas normale. J’ai toujours des maux de tête, même après avoir pris des médicaments. Le bébé ne se remet pas, il a la peau enflée, il a des cloques et des lésions. Ils ont dit que son état s’arrangerait mais ça ne marche pas”, témoigne dans le rapport, une jeune femme de vingt ans.

Pourtant, rappelle Tirana Hassan, directrice du Programme de recherche sur les crises à Amnesty International, “les armes chimiques sont interdites depuis des décennies, car il est établi que le degré de souffrance qu’elles causent est injustifiable, quelles que soient les circonstances”.

Une violation de cette recommandation mondiale sur laquelle le Conseil de sécurité de l’ONU devrait enquêter, estime l’ONG.

La guerre que se mènent le gouvernement soudanais et les factions rebelles du FLA Abdul Wahid depuis 2003 est sans équivoque. 300 000 personnes en sont déjà mortes selon des chiffres officiels et quelque 2,5 millions se sont déplacées. Mais des zones entières sont bouclées et restent encore à l’abris de tout regard étranger selon des organisations de défense des droits de l’homme.

Le président Béchir est toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt international délivré par la Cour pénale internationale pour “crimes de guerre” et “crimes contre l’humanité” et “génocide”.

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