Kenya
Le militant kenyan Boniface Mwangi a été inculpé lundi pour possession illégale de munitions, dans le cadre d'une affaire liée à son rôle présumé dans des manifestations de rue contre le gouvernement.
La police l’a immédiatement libéré sous caution après sa comparution devant le tribunal, mais cette arrestation a suscité de vives inquiétudes parmi l’opposition et ses partisans.
Une inculpation perçue comme une tentative de répression
Les opposants à la démarche de Mwangi craignent qu'il ne fasse face à des accusations de terrorisme, une accusation souvent utilisée pour étouffer la dissidence. Dans une déclaration à la presse, Mwangi a dénoncé cette situation en affirmant que « parce que nous terrorisons le cœur de Ruto et qu'il sait qu'il va rentrer chez lui, car c'est un véritable terroriste. Nous ne sommes donc pas des terroristes, nous sommes des chasseurs de terroristes. Nous poursuivons Ruto pour qu'il quitte le pouvoir, car il nous tue et nous en avons assez d'être tués par notre gouvernement ».
La mobilisation des jeunes pour un changement
Réputé pour son activisme sur les réseaux sociaux, notamment sur X (ex-Twitter), où il compte plus de 2 millions d’abonnés, Mwangi s’est fait connaître par ses prises de position en faveur des jeunes et des manifestants. Il a d’ailleurs pris la parole lors de sa comparution, insistant sur la motivation de la jeunesse kenyanne.
Selon lui, « ces jeunes manifestants de la génération disent vouloir un véritable changement, et c’est pour cela qu’ils manifestent. Ils sont si courageux qu’ils écrivent même des nécrologies lorsqu’ils quittent leur domicile. Car ils savent qu’ils peuvent partir et ne jamais revenir. On ne peut donc pas essayer de rejeter la faute sur une seule personne pour leur organisation. Je ne peux pas leur voler leur crédit. C’est eux qui agissent seuls ». Il a également rappelé que ces manifestations, débutées mi-2024, ont été déclenchées par la proposition du président William Ruto d’instaurer de nouvelles mesures fiscales perçues comme injustes par une majorité de Kenyans.
Un contexte de contestation croissante
Les protestations se sont intensifiées à partir de la fin 2024, alors que le gouvernement Ruto avançait des réformes fiscales jugées oppressives par une grande partie de la population. Les manifestants réclament un changement profond du système économique et politique, dénonçant la répression de la dissidence par le pouvoir en place.
L’inculpation de Boniface Mwangi intervient dans un contexte de forte tension sociale et politique au Kenya. Si l’affaire judiciaire se poursuit, elle risque d’alimenter davantage la colère populaire et de renforcer la contestation contre le gouvernement.
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