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RDC : Le CICR escorte des centaines de soldats congolais désarmés

RDC : Le CICR escorte des centaines de soldats congolais désarmés
D'anciens membres des Forces armées de la République démocratique du Congo et des policiers, le23 février 2025.   -  
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AP Photo

République démocratique du Congo

Des centaines de soldats et de policiers congolais, accompagnés de leurs familles, ont été transférés de Goma, ville rebelle située dans l'est du Congo, vers la capitale Kinshasa, a annoncé mercredi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Les soldats et les policiers ont trouvé refuge dans la base de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation au Congo (MINUSCA) depuis janvier, lorsque le conflit qui dure depuis des décennies dans l'est du Congo s'est intensifié avec l'avancée des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, et la prise de la ville stratégique de Goma.

Le transfert de Goma vers Kinshasa, située à environ 1 600 kilomètres à l'ouest, devrait durer plusieurs jours, a déclaré Myriam Favier, responsable du CICR à Goma, lors d'un point de presse mercredi.

L'annonce du transfert a été accueillie avec un profond soulagement par les soldats et les policiers bloqués.

« Nous avons été désarmés parce que nous n'avions pas le choix, mais nous espérons atteindre Kinshasa », a déclaré un soldat congolais à l'Associated Press par téléphone, avant son transfert. « En tant que soldats, nous sommes toujours prêts à défendre notre patrie. Nous avons perdu une bataille, pas la guerre », a-t-il ajouté.

Il a requis l'anonymat car il se trouvait toujours dans la zone contrôlée par les rebelles et n'était pas autorisé à parler aux journalistes.

Sylvain Ekenge, porte-parole des forces armées congolaises, a salué cette initiative dans un communiqué publié mercredi.

« Les forces armées congolaises espèrent que cette opération se déroulera dans le strict respect des engagements pris », a-t-il déclaré, remerciant le CICR pour son rôle de facilitateur.

Cette opération est le fruit d'un accord conclu entre le gouvernement congolais, les rebelles, la mission des Nations Unies et le CICR, qui a été sollicité comme intermédiaire neutre, a indiqué la Croix-Rouge dans un communiqué. À leur arrivée à Kinshasa, les soldats, les policiers et leurs familles seront pris en charge par les autorités congolaises, a-t-il ajouté.

Pour des raisons de sécurité, aucun média n'a été autorisé à filmer ou photographier l'opération.

L'annonce de l'escorte du CICR intervient dans un contexte de tensions persistantes dans l'est de la RD Congo, où les combats entre l'armée congolaise et le M23 se poursuivent, malgré l'accord des deux camps pour parvenir à une trêve conclu plus tôt ce mois-ci.

Samedi, des habitants de Kaziba, dans la province du Sud-Kivu, ont signalé des affrontements entre les forces armées congolaises, appuyées par une milice alliée, et le M23.

Le M23 est l'un des quelque 100 groupes armés qui se disputent une position dans l'est de la RD Congo, riche en minerais, près de la frontière avec le Rwanda, dans un conflit qui a engendré l'une des crises humanitaires les plus graves au monde. Plus de 7 millions de personnes ont été déplacées.

Les rebelles sont soutenus par environ 4 000 soldats du Rwanda voisin, selon des experts de l'ONU, et ont parfois juré de marcher jusqu'à Kinshasa. En février, le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies a créé une commission chargée d'enquêter sur les atrocités commises par les deux camps, notamment sur des allégations de viols et de meurtres assimilables à des « exécutions sommaires ».

On estime que le conflit dans l'est du Congo a fait six millions de morts depuis le milieu des années 1990, à la suite du génocide rwandais. Certains des extrémistes hutus responsables du massacre d'environ un million de membres de la minorité tutsie et de Hutus modérés du Rwanda en 1994 ont ensuite fui vers l'est du Congo, attisant ainsi les combats par procuration entre milices rivales alliées aux deux gouvernements.

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