Zimbabwe
L’opposition zimbabwéenne est sortie de son silence après l’interdiction de son rassemblement prévu ce dimanche à Bindura, à 90 kilomètres au nord-est de la capitale, Harare. La Coalition des citoyens pour le changement a dénoncé une manouvre du pouvoir à l’approche de la présidentielle du 23 août.
La police a mis en avant le manque de toilettes au lieu de l’événement pour justifier sa décision
"La principale chose que nous allons faire - et c'est ce que nous faisons depuis 14 mois - est de continuer à gagner les cœurs et les esprits. Vous savez, vous pouvez essayer de nous bannir du stade, mais vous ne pouvez pas nous bannir du cœur des gens et les citoyens zimbabwéens sont déterminés et prêts pour le changement", explique Fadzai Mahere, porte-parole du principal parti d'opposition.
Le changement, leitmotiv de l’opposant Nelson Chamisa, 45 ans qui défie dans les urnes Emerson Mnangagwa 80 ans, accusé de n’avoir pas réussi à sortir les Zimbabwéens de l’ornière. Le président sortant dont le régime est jugé pire que celui de son prédécesseur en matière de violation des droits de l’opposition.
"Nous savons que nous avons affaire à un régime qui est pire que Robert Mugabe. Ils utilisent la violence politique, ils sont corrompus, la moitié du pays vit dans une extrême pauvreté à cause de leur incompétence. Nous sommes donc bien conscients qu'ils vont le faire, mais nous pensons que nous pouvons encore gagner malgré tout, parce que les Zimbabwéens en ont assez de l'incompétence de M. Mnangagwa et qu'ils sont profondément inspirés par le plan de progrès du président Nelson Chamisa et par sa vision alternative d'un nouveau grand Zimbabwe qui fonctionne pour tout le monde.", affirme Fadzai Mahere.
Les entraves à la campagne électorale de l’opposition ont été documentées dans le pays. Des pratiques à même de tenir l’image de la présidentielle à venir selon cet analyste politique.
"Depuis les élections partielles, plus de 50 rassemblements de l'opposition ont été interdits par la police. Je pense que cela donne l'impression que l'espace n'est pas ouvert aux partis d'opposition et je pense que cela porte atteinte à la crédibilité des élections, d'autant plus qu'il n'y a pas de plaintes similaires de la part du parti au pouvoir", explique Vivid Gwede, analyste politique.
A ce climat politique pré-électoral délétère s’ajoute un contexte économique morose entre l’hyperinflation, un taux de chômage élevé et la pauvreté galopante.
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