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RDC : un Ramadan morose pour les musulmans déplacés par le M23

Des fidèles musulmans assistent à la prière du vendredi dans une maison située à côté d'une mosquée à Verulam, à Durban en Afrique du Sud, le vendredi 11 mai 2018.   -  
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AP Photo

République démocratique du Congo

Dans le camp de Munigi, dans l’Est de la République démocratique du Congo, les musulmans observent le Ramadan dans un environnement où la nourriture et l'accès à l'eau potable sont limités, rompant leur jeûne avec les maigres rations dont ils disposent.

Dans l'est de la RDC, les musulmans se préparent à rompre le jeûne du Ramadan dans le camp de réfugiés de Munigi. Loin de leurs foyers, les fidèles vivent entassés dans des huttes de fortune où l’accès à la nourriture et à l’eau est limité.

"Un musulman est habitué à passer le ramadan dans sa maison, mais aujourd'hui, le ramadan se retrouve dans la vie d'une personne déplacée. Il est très difficile d'accepter une telle situation. C'est vraiment très dur et nous y assistons impuissants. Nous ne pouvons rien faire et il est même difficile d'en parler," s’exprime Ali Assani Mukamba, Imam de la mosquée Munigi

La communauté musulmane de Munigi ne représente qu'une infime partie des nombreuses personnes qui ont fui le M23 dans la province du Nord-Kivu. Rien qu’en Mars, près de 900 000 personnes ont été déplacées.

"J'ai un message pour la communauté internationale. Qu'elle intervienne pour que nous puissions rentrer chez nous. Qu'ils disent au M23 de se retirer et à Kagamé de retirer les soldats parce qu'ici nous souffrons beaucoup, nous voulons retourner cultiver nos champs. Ici, quand un enfant pleure, nous n'avons rien à lui donner alors que nous avons beaucoup de champs dans le village," raconte Abda Juma Buranga, déplacé par la guerre.

Selon un des aînés de la communauté, ils ne peuvent rompre leur jeûne que grâce aux dons et doivent parfois faire leurs ablutions avec de la poussière ou de la boue. Nombreux sont ceux qui aimeraient retourner chez eux.

"Ils sont obligés de jeûner car c'est une obligation de Dieu, ils sont aussi obligés de jeûner malgré les circonstances de la guerre. Donc ils sont déplacés, nous qui sommes ici dans la ville de Goma ou dans la province du Nord-Kivu, nous sommes censés rencontrer les gens pour pouvoir les aider pendant ce mois de Ramadan," explique Mussa Ahmad Mabonge, Imam, Chef adjoint chargé de l'administration de la communauté musulmane du Nord-Kivu.

Les rebelles du M23 ont repris les armes fin 2021 et se sont depuis emparé de pans entiers du Nord-Kivu et menace désormais de couper les routes menant à Goma, un hub commercial de plus d'un million d'habitants.

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