Maroc
Huit collaborateurs de l'ex-patron français Jacques Bouthier ont été renvoyés devant un tribunal criminel à Tanger (nord du Maroc), notamment pour "traite humaine" et "harcèlement sexuel", a-t-on appris jeudi auprès d'avocates des parties civiles.
Âgé de 76 ans, Jacques Bouthier a été mis en examen et incarcéré fin mai 2022 à Paris pour traite d'êtres humains, viols et agressions sexuelles sur mineures. En revanche, il n'est pas poursuivi à ce stade au Maroc.
L'affaire a été enclenchée au Maroc à la suite de plaintes d'anciennes employées d'une filiale marocaine du géant du courtage Assu 2000 (rebaptisé Vilavi), déposées en juin 2022 à Tanger.
Les huit accusés -- six Marocains, dont deux femmes et deux Français -- sont poursuivis pour "traite d'êtres humains", "harcèlement sexuel", "incitation à la débauche" et "non dénonciation de crimes tentés ou consommés", a détaillé l'avocate des parties civiles, Nezha Khoubiza, lors d'une conférence de presse à Rabat.
Quatre accusés sont actuellement en détention tandis que les quatre autres vont pouvoir comparaître libres, a précisé Me Karima Salama, une autre avocate.
"Un neuvième suspect dans l'affaire, un Français, est mort dans un accident de la route récemment", a-t-elle ajouté, sans autre détail.
Les faits présumés se sont produits entre 2018 et avril 2022 dans des succursales de Tanger du groupe Assu 2000, dirigé à l'époque par Jacques Bouthier.
Le juge d'instruction avait achevé son enquête pour harcèlement sexuel le 18 janvier.
Après une première audience le 7 mars devant la chambre criminelle de première instance de la Cour d'appel de Tanger, le procès doit reprendre le 28 mars prochain.
Au total, six plaignantes se sont constituées partie civile.
Elles avaient témoigné de harcèlement sexuel systématique, de menaces et d'intimidations au sein d'Assu 2000 à Tanger, et ce dans un climat de précarité sociale.
Des confessions rares au Maroc où les victimes d'abus sexuels sont souvent stigmatisées par la société.
"Nos vies ont été bouleversées par cette affaire. Nous sommes dans une situation de vulnérabilité et de stress constants mais l'ouverture de ce procès est une bonne chose", s'est félicitée l'une d'elle jeudi lors de la conférence de presse.
"On espère que ce procès va rendre justice aux victimes", a souhaité Me Khoubiza.
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