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Mali : Kidal toujours contrôlée par les ex-rebelles

Des combattants de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) patrouillent dans la ville pendant le Congrès pour la fusion des mouvements à Kidal, le 28 août 2022.   -  
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SOULEYMANE AG ANARA/AFP or licensors

Mali

À Kidal dans le nord du Mali, une alliance de combattants majoritairement touaregs fait respecter la loi et l'ordre.Ces hommes armés font partie de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Un système non étatique qui assure la sécurité de la ville stratégique.

Les citoyens ordinaires, issus des mêmes communautés que la CMA, semblent acquis à la cause du groupe armé. Si les opinions discordantes existent, elles ne sont pas exprimées publiquement.

" Je pense que maintenant il y a une libre circulation des clients. Les gens peuvent vaquer à leurs occupations jusqu'à tard, ils sont rassurés. Il y a moins de violence, c'est très avantageux." a déclaréHartata Ag Baye, pharmacien.

Située à plus de 1500km de la capitale Bamako, Kidal est la ville où était installé l’ancien poste militaire français.

Lorsqu'une insurrection a éclaté en 2012, la région a été l'une des premières du Mali à tomber aux mains des rebelles, tant séparatistes que salafistes.

Elle a été reprise par la CMA en 2013 à la suite d'une intervention militaire de la France, et est restée entre leurs mains malgré une tentative de l'armée malienne en 2014 de reprendre le contrôle.

La Coordination des mouvements de l’Azawad est composée d’ex-rebelles qui ont combattu l’Etat pendant des années avant de signer l'accord de paix d’Alger en 2015.

Cet accord leur offrait une plus grande autonomie locale et la possibilité d'intégrer leurs combattants dans une armée "reconstituée" gérée par l'État, mais l'accord n'a été appliqué que par fragments. 

La CMA a depuis, pris le contrôle de la ville et gère les prisons, accorde les grâces et décide si les suspects seront traduits en justice - en vertu de la loi islamique, plutôt que de la loi de l'État.

"Ici, les litiges les plus courants, les plus difficiles et les plus longs sont ceux des coupeurs de route et des assassins. Leur résolution dépend de l'obtention du pardon de tous les belligérants. Mais aussi, les coupables doivent se repentir, afin d'être pardonnés, et cette décision doit venir des dirigeants du Conseil des Cadis et ce n’est qu’après que leur situation est réglée. Et c'est aux dirigeants du CMA de voir quand les grâces seront accordées à tous ceux qui devraient en bénéficier." a expliqué Moulaye Ag Sidi Lola, membre du Conseil des Cadis.

Mais le fait que Kidal soit toujours contrôlée par les ex-rebelles continue de poser un problème de souveraineté et reste une source d'irritation pour Bamako -- y compris pour la junte actuelle.

"Voici mon équipe, nous avons pris position sur le carrefour principal de Kidal, au niveau de l'ancien cscom (Centre de santé communautaire), donc nous sommes au centre des quatre routes qui mènent vers la grande mosquée de Kidal." a révélé Moustapha Ag Ibrahim, commandant des combattants de la CMA.

Aujourd'hui, il y a un gouverneur d'État à Kidal, mais pas de police nationale ni de système judiciaire.

Un groupe d'experts de l'ONU a déclaré en août, que les groupes armés jouaient un rôle plus important que l’Etat à Kidal.

Mais alors que pour le moment, un calme règne à Kidal, les régions de Gao et Menaka sont en proie depuis des mois à des combats entre l'armée, des groupes armés et des djihadistes, avec des civils pris entre deux feux. Une situation qui fait craindre une reprise des affrontements à Kidal.

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